Les Articles
Les articles de l'Année 2000
REFLEXIONS ET ANALYSES
:
ISRAEL FACE AU MOLOCH Par Michel GURFINKIEL
diffusé sur RCJ le 08.10.2000. A lire absolument.
LES RESPONSABILITES PALESTINIENNES: Par Harry Kney-Tal, Son excellence,
l'Ambassadeur d'Israel auprès de l'Union europénne. Octobre 2000
LA VIOLENCE ARABE N'EST PAS "SPONTANEE" Lee Green Directeur de
C.A.M.E.R.A. - Comittee for Accuracy in Middle East Reporting in
American. 12.10.2000
"MYTHES DU MOYENT-ORIENT" par Joseph Farah journaliste Arabe
Américain
Ou
passerais-je mes vacances cette année : édito paru dans l'actualité juive
du 26.10.00 M. Benattar
"
La Cuisson du Homard " - Par Michel GURFINKIEL : diffusé sur RCJ -
Novembre 2000.
Réaction
OUVERTE de la rédaction d'Emounath Israel à l'article de MONSIEUR Jacques
TARNERO
MYTHES DU MOYENT-ORIENT"
Suite par Joseph Farah journaliste Arabe
Américain
Jérusalem :
il est urgent d'attendre, par Elie Wiesel : Artcle du monde du 18.01.01
RÉFUGIÉS
JUIFS ET RÉFUGIÉS ARABES par Michel Gurfinkiel Diffusé sur
RCJ le 7 janvier 2001.
UN CRIME CONTRE
LES PALESTINIEN Par Michel Gurfinkiel Diffusé sur RCJ le 14 janvier 2001
Le livre Blanc de la 2eme intifada : Rapport rédigé par Danny Yatom, le
conseiller en chef de M. Ehud Barak, sur la demande de celui-ci.
Le droit de
"retour" des "réfugiés palestiniens,par
Evelyn Gordon,
Jerusalem Post du 24 janvier
Les Réfugies palestiniens ont-ils un droit au retour en Israël? par Ruth
Lapidoth
Le déclenchement de la violence palestinienne:Réponse à des questions souvent
posées.Transmis par les services d'information de l'Ambassade
d'Israël (Reponses Israel) Actualisation - janvier 2001
LA PRISE DE POSITION IMPARTIALE DES NATIONS :
L'impartialité des nations. Jacques Lanzmann 1994.
lettre ouverte redigee par Clément Weill-Raynal (journaliste France 3) à
Messieurs Chirac, Jospin, Védrine ainsi qu'a nos Collègues Journalistes
La condamnation inadmissible des nations Unies
Boris Shusteff October 16,
2000
J'accuse de Serge Benattar (copyright Actualité juive Hebdo).
Israel se plaint de l'orientation farouchement pro-palestinienne de CNN,
Greer Fay Cashman, 16 Octobre 2000
Actes isolés ou
antisémitisme renaissant. Bernard Henri Levy.Le Point - 19/10/2000
Djammel
Bourras : tout dans les bras rien dans la tête. Patrick Klugman Vice
président de l'UEJF (Union des étudiants juifs de France). 29.10.00
Les "erreurs" de Courrier International .M. Marc Saghié. 30 octobre
2000
AFP : Agence France
Palestine.
Sur
la mort des enfants... Elie Chaoul
" Un discret choix pro-arabe " -
Par Alain PIERRET, Ancien Ambassadeur de France en Israël.
Lettre ouverte de France Israël au sujet du Consul Général de France à Jérusalem,
parue dans le Figaro du 12 février.
Envoyé par Nicole Malamet à Reponses Israel
Condamnation de la position prise par la presidence Suedoise contre Israel
Article de Aruz 7 du 16 Février 2001. Ainsi
que des propositions de réaction.
SOUTIEN A ISRAEL :
Solidarité avec
Israel , Elie Wiesel 16 octobre 2000.
La Reine de Suède accuse les Palestiniens
d'abuser de leurs
enfants:
Message de Monsieur Joseph
SITRUK Grand Rabbin de France - Erev Yom Kippour
5761
" Israël, les juifs et les naïfs " Editorial d'Alain
Griotteray paru dans le Figaro Magazine du 21 octobre 2000:
LE POINT DE VUE PALESTINIEN
sermon
à
Gaza dans la mosquée Zayed bin Sultan Aal Nahyan , donné le vendredi 13
octobre, retransmis en direct par la télévision officielle de l'autorité
palestinienne (AP). L'orateur est le docteur Ahmad Abu Halabiya, membre de l'AP
et ancien Recteur de l'Université Islamique de Gaza :
Le
cheikh Yassine : «Nos armes sont dirigées contre Israël» Dans un article
du figaro du 16.10.00
L'image d'Israël dans les manuels scolaires palestiniens. Envoyé par
Bernard Roth à Reponses Israel, Article de Jean-Pierre Langellier, Le Monde .
ISRAEL FACE AU MOLLOCH.
Le 7 octobre, j'ai vu sur France 3 des images effroyables.
Celles d'enfants de Gaza, âgés de douze à quinze ans, qui se jettent contre
des soldats israéliens en affirmant leur certitude, s'ils étaient tués,
d'aller immédiatement au paradis d'Allah. Et celles d'une mère palestinienne
qui se réjouit de la mort de son jeune fils, survenue quarante-huit heures plus
tôt au cours d'un tel affrontement. Je ne sais pas quelle a été la réaction
de la plupart des téléspectateurs. Je sais que pour certains d'entre eux au
moins, ces scènes ne pouvaient que se superposer à un autre reportage d'une
télévision française, désormais tristement célèbre, où un garconnet,
toujours à Gaza, mourait d'une balle israélienne, entre des tirs croisés
israéliens et palestiniens. La mort d'un enfant est une chose affreuse. Mais il
y a quelque chose de plus affreux encore : c'est d'envoyer délibérément des
enfants à la mort, de les endoctriner pour qu'ils aillent risquer et perdre
leur jeune existence, et de décerveler les mères de telle sorte qu'elle ne
pleurent pas le fruit de leurs entrailles. De ce crime-là , de ce crime commis
envers l'humanité et envers leur propre peuple, Arafat et les autres dirigeants
palestiniens sont coupables et rendront compte. Car il faut que les choses
soient bien restituées dans leur contexte. Nous sommes en l'an 2000, sept ans
après les accords d'Oslo. Les violences actuelles ne surgissent pas n'importe
où. Elles éclatent au milieu et sous le contrôle de l'Etat totalitaire
et policier qu'Arafat, tirant profit de ses fausses promesses de paix, a mis en
place en Cisjordanie et à Gaza. Derrière chaque enfant palestinien qui meurt
et chaque mère palestinienne qui nie en elle l'instinct maternel, il y a une
structure gouvernementale, administrative, culturelle, aux ramifications
serrées, il y a des militaires palestiniens aux uniformes flambant neufs, des
éducateurs palestiniens aux lunettes cerclées d'or, des muftis palestiniens en
turban blanc, une presse, une radio et une télévision palestiniennes
encadrées par des services officiels de propagande. C'est ce beau monde qui,
tel le Moloch des anciens Chananéens, envoie les innocents au massacre, et qui
entend bâtir, sur ce massacre, sa puissance et sa gloire. Arafat et les
dirigeants palestiniens parlaient depuis longtemps d'une nouvelle "
intifada " . L'arrivée au pouvoir d'Ehud Barak, voici dix-huit mois, n'a
fait que renforcer ce discours. Le nouveau premier ministre israélien multiplie
les concessions, y compris sur Jérusalem. Mais justement, ces concessions
représentent, pour Arafat, le mal absolu. Arafat n'est pas un président
démocratique, mais un raïs, c'est-à-dire, en bon arabe, un duce, un führer.
Son pouvoir, dans la logique machiste qui est, malheureusement, celle du monde
arabe actuel, repose sur la force et sur des victoires militaires réelles ou
imaginaires. Il lui faut du sang, du feu, des batailles, des Israéliens
humiliés, des drapeaux juifs arrachés et des drapeaux palestiniens hissés à
leur place. D'où l'étonnante, l'incroyable obstination qu'il oppose, tout au
long des derniers mois, aux propositions de plus en plus larges, de plus en plus
généreuses de Barak. D'où son refus à Camp David, en juillet dernier, du
partage de Jérusalem que Bill Clinton veut imposer. Mais comment, en l'an 2000,
faire la guerre à Israël sans être battu ? En termes militaires purs, le
rapport de forces reste encore, aujourd'hui, favorable à l'Etat juif, et de
manière écrasante. Le journaliste israélien Uri Elitzur donnait la
réponse, dans Yedioth Aharonoth, dès le 21 juillet. Je cite : " Ce que
les Palestiniens peuvent déclencher , c'est une série de combats
localisés de faible intensité, où les caméras de télévision
constitueraient l'arme décisive. Les forces palestiniennes donneraient l'assaut
à des implantations juives, tenteraient d'occuper des bases de Tsahal et de
faire prisonniers quelques soldats israéliens... Les Israéliens ne
pourraient pas riposter à grande échelle sans mettre en danger la population
civile palestinienne et encourir la réprobation internationale...
" Au bout de quelques jours, l'Onu, les Etats-Unis, l'Union
européenne, exerceraient des pressions telles qu'Israël serait contraint
d'accepter un cessez-le-feu à chaud, impliquant de facto l'abandon des accords
d'Oslo. Israël se retrouverait sans les territoires, et sans la paix. Je le
répète, cette analyse a été publiée le 21 juillet dernier. Comme vous le
voyez, le scénario se réalise en ce moment sous nos yeux, point par point. La
guerre médiatique a d'ores et déjà été gagnée par les Palestiniens.
L'humiliation publique d'Israël, ou ce que le monde arabe, dans sa simplicité,
tient pour telle, a déjà eu lieu, à travers le saccage du Tombeau de Joseph
à Naplouse. Des soldats israéliens, à la frontière libanaise, ont été
enlevés par les alliés libanais d'Arafat, le Hezbollah khomeiniste.
Quant au diktat international contre Israël, nous le voyons prendre forme
à travers les nouvelles résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu. Mais
Arafat a commis deux fautes de calcul au moins. D'abord , il a sous-estimé le
choc politique sans précédent que cette guerre provoque en Israël. Depuis la
visite d'Anouar el-Sadate, en 1977, une bonne partie de l'opinion
israélienne croyait à " la paix maintenant " -
Shalom Akhshav - et se persuadait que tout pouvait être réglé du jour au
lendemain à travers des concessions territoriales et la création d'un Etat
palestinien. La guerre qu'Arafat vient de déclencher ramène le pays
vingt-trois ans en arrière : c'est à nouveau la dure logique de la guerre et
de la maîtrise stratégique qui s'impose. Ein breira ! Et le peuple israélien,
qui paraissait hier si divisé, entre gauche et droite, entre religieux et
laïque, est en train de reconstituer son unité. Ensuite, Arafat est allé trop
loin en incitant les Arabes israéliens à la révolte. Une partie d'Israël
flirtait avec le rêve d'une société multiculturelle et multiethnique, d'un
pays post-sioniste et sécularisé où la référence au judaïsme serait
effacée. Myriam Ben-Porath, une ancienne juge à la Cour suprême, proposait
voici quelques semaines de changer les paroles de l'hymne national, la Hatikvah,
pour tenir compte des sensibilités arabes. D'autres hommes politiques de gauche
envisageaient de retirer l'étoile de David du drapeau, ou d'y ajouter le
croissant. Les événements actuels ont anéanti cette vision : les émeutes de
Cisjordanie ont été " dupliquées " dans la plupart des localités
arabes israéliennes. En Galilée, aux abords de Haifa, des commandos ont ouvert
le feu sur des véhicules juifs. Et les onze députés arabes
nationalistes de la Knesset ont soutenu ouvertement leurs "
frères palestiniens ". Désormais, les Israéliens savent que le conflit
ne s'arrêtera pas avec une indépendance de la Cisijordanie et de Gaza, ni
même avec l'abandon de Jérusalem. Ils savent que c'est à nouveau et toujours
leur Etat, dans son périmètre de 1948, qui est menacé. Ils savent qu'on
les accule à une seconde guerre d'indépendance. Que l'Eternel, face au Moloch,
donne à Son peuple la force et le courage.
Message de Monsieur Joseph SITRUK
LES
RESPONSABILITES PALESTINIENNES:
Le gouvernement israélien conduit par Ehoud Barak est allé très loin sur le
chemin de la paix. Beau-coup plus loin sans doute que ne l'a jamais fait aucun
autre gouverne-ment israélien au cours des précédentes années. A l'issue du
sommet de Camp David II (juillet 2000) et dans les semaines qui ont suivi, tous
les signaux attestaient une évolution substantielle de la position israé-lienne,
notamment sur la si délicate question de Jérusalem.
C'est à la lueur de ces avancées audacieuses que l'ensemble de la communauté
internationale, au premier rang de laquelle les diri-geants européens, avait
appuyé le nécessaire report de la déclaration d'indépendance palestinienne
souhaitée pour le 13 septembre.
En somme, pour la première fois sans doute depuis le lancement du processus
d'Oslo, il apparaissait clairement que le processus de paix était entre les
mains de M. Arafat.
Cependant, ce sont les armes qu'il a choisi de faire parler. En dépit des
principes les plus élémentaires acquis depuis Oslo, selon lesquels les différends
doivent être réglés par la négociation, I'Autorité palestinien-ne a choisi
délibérément la voie de la violence pour tenter de contrer l'affaiblissement
de sa position dans le cadre du processus politique et promouvoir ses
revendica-tions par le biais de la pression de la rue. Les motivations profondes
de ce choix étant énoncées, il fallait un prétexte, un alibi: la courte
visite du chef de l'opposition israélienne sur le mont du Temple. Provoca-tion
? Quelques minutes de visite dont l'objectif était de rappeler qu'en démocratie
- car Israël est une démocratie - les modalités pour parvenir à la paix, y
compris sur la question de Jérusalem, diver-gent. Cette expression inspirée de
la démocratie israélienne peut-elle justifier, expliquer, légitimer que, dès
le lendemain, profitant des solennités du nouvel an juif, le mont du Temple ait
servi à assaillir les fidèles juifs en prière (photos
dans la rubrique galerie), déclenchant le cycle infernal des violences que
l'on sait ? Suite aux émeutes et jets de pierres par les Palestiniens sur
les fidèles Juifs, des femmes et enfants venus prier au Mur occidental le
29/09, veille de Rosh Hashana, sont évacués d'urgence par la police. Cet événement
fut le véritable déclenchement des évéments tragiques de ces derniers jours.
Cet alibi peut-il motiver la scène du pogrom perpétré sur le site du tombeau
de Joseph, où l'on a vu la mise à sac, par une foule en délire, d'un lieu
saint du judaïsme, avec la complicité passive des policiers palestiniens?
Quelle triste ironie de penser à ce symbole ainsi sacca-gé, celui du
personnage de Joseph, patriarche biblique devenu prince d'Egypte, messager avant
l'heure d'une coexistence possible entre les nations du Proche-Orient. Cet alibi
peut-il légitimer la viola-tion flagrante de la légalité internationale par
le gouvernement liba-nais, laissant des factions du Hez-bollah enlever, en
territoire israé-lien, trois soldats de Tsahal, dans l'indifférence totale du
Conseil de sécurité de l'ONU ? Cette même ins-tance qui, des décennies
durant s'était faite l'avocat du nécessaire retrait israélien du sud du Liban
désormais acquis et accompli par le gouvernement de M. Barak.Cet alibi peut-il
expliquer l'orchestration de la violence par l'Autorité palestinienne, sa
police (ne devrait-on pas plutôt dire aujourd'hui, sans plus se leurrer son armée
?), la milice illégale des Tanzim ou encore des activistes du Fatah ? L'envoyé
spécial de la chaîne RTL-TVI a dit, le 4 octobre à quel point cette violence
est orga-nisée par la direction palestinienne Le problème est que ses images
ont été censurées par la police palestinienne de Ramallah. Ici, point de
transparence. De ce côté-ci de la barrière, point de télévision qui filme
en direct la mort tragique d'un enfant - d'autant plus tragique que l'on sait
l'exploitation cynique qui est faite de la vie d'innocents trans-formés en
''martyrs''. " Nous aimons la mort bien plus que les juifs n'aiment la
vie", déclarait, à la chaîne de télévision France 3, le 9 octobre, un
colonel du Fatah palestinien alors que renchéris-saient après lui des mères
de ''martyrs'', affirmant qu' elles sont plus heureuses à l'en-terrement de
leurs enfants qu'à leur mariage. L'enjeu est là. La violence ne peut
qu'appeler la violence. Un mot, un mot seulement de la part du leader
palestinien peut met-tre fin aux violences, à un dange-reux engrenage dont
l'issue ne peut que plonger toute la région dans la catastrophe. Il y a
cinquante-trois ans déjà, le monde arabe et palestinien avait refusé de faire
preuve de courage: accepter sur la base de la résolu-tion de partage de l'ONU,
la coexis-tence pacifique entre deux nations.
Harry Kney-Tal,
LA
VIOLENCE ARABE N'EST PAS SPONTANEE
Quoi que l'on puisse penser de l'opportunité de la visite de Sharon au Mont du
Temple, la réponse palestinienne n'était pas "spontanée", mais
fortement orchestrée par l'Autorité Palestinienne.
Mercredi 27 septembre, un jour avant la visite de Sharon sur le Mont du Temple,
les écoliers palestiniens de tous les âges ont appris qu'à partir du
lendemain toutes les écoles seraient fermées afin de leur permettre, sous la
recommandation impérieuse de la TV et de la radio palestinienne, de
''défendre'' la mosquée Al-Aqsa.
A ce jour (17/10/00) toutes les écoles palestiniennes sont encore fermées,
incitant ainsi les enfants à aller au front !
Ils sont soumis de façon quotidienne à une propagande nationaliste,
anti-sioniste et antisémite, utilisant une rhétorique inflammatoire, diffusée
sur les médias locaux, TV et radio, tout au long de la journée.
Le sermon donné à la mosquée Al-Aqsa, vendredi 29, a incité les fidèles au
soulèvement armé, par des rumeurs affirmant qu'il y avait "un complot
d'Israël visant à détruire la mosquée pour y bâtir à la place un nouveau
Temple Juif". Les fidèles musulmans ont été encouragés à
"supprimer définitivement les Juifs de Palestine." - rappelons que
les officiels palestiniens ainsi que leurs médias parlent toujours des
''Juifs'' et pas des ''Israéliens''.
Les musulmans ainsi fanatisés sont sortis des mosquées ce vendredi, veille du
nouvel An Juif (Rosh-Hashana) et se sont rassemblés massivement sur l'esplanade
qui surplombe le Mur des Lamentions. Ils se sont alors armés de pierres lourdes
et de briques et ont commencé à lapider les fidèles Juifs, réunis en nombre
avec femmes et enfants en cette veille de Rosh-Hashana. La police israélienne a
été obligée d'intervenir pour mettre un terme à ces lapidations
potentiellement mortelles.
Si les attaques arabes sur des Juifs étaient spontanées et non prévues par
l'Autorité Palestinienne, pourquoi les policiers palestiniens n'ont-ils pas
essayé d'arrêter les attaques sur des juifs?
Si l'Autorité Palestinienne s'opposait à la violence, pourquoi la radio et la
TV (toutes deux contrôlées par Arafat) incitent à toujours plus de violence
plutôt que de la condamner par des appels à l'arrêt des émeutes?
Et pourquoi des fonctionnaires de l'Autorité Palestinienne ont ils été
activement impliqués dans ces violences en les dirigeant et en les attisant?
Lee Green - Director, Group C.A.M.E.R.A
L'impartialité des
nations:
Très rares sont les intellectuels de gauche qui n'attaquent pas Israël jusque
dans ses entrailles mêmes. À entendre les reproches formulés à l'encontre de
Tsahal, il semble bien qu'Israël n'ait pas le droit de vivre, pas le droit à
l'espace, pas le droit à combattre pour sa défense. En tous les cas, pas le
droit à l'erreur. Les autres pays peuvent trahir et massacrer, déporter,
inventer des goulags et des Vel'd'Hiv. Ils peuvent remplir leurs prisons
d'opposants et les vider au fur et à mesure que pourrissent les cadavres. Ils
peuvent écraser leur propre peuple ou mater la rébellion dans l'horreur comme
la France l'a fait en Indochine et en Algérie. Ils peuvent faire des Hiroshima
et des Nagasaki. Ils peuvent écraser Bagdad sous les bombes, anéantir des
milliers de jeunes Argentins aux Malouines. Bref, ils peuvent commettre les
pires atrocités au nom d'une idéologie ou d'un bout de terre lointaine. Peu de
réactions. De toute façon, on les absout. Mais lorsque Israël, menacé de
toutes parts, tente de se dégager un peu trop radicalement, on lui fait porter
le poids du crime pour l'éternité. En fait, on ne pardonne rien à l'État
juif. Pire, on n'essaye même pas de le comprendre. Il est fautif de toutes les
fautes. Fautif d'être venu au monde. Fautif d'avoir "volé" la terre
aux Arabes. Fautif de s'être préservé de l'extermination annoncée depuis
quarante-six ans. Fautif d'avoir fait la paix avec l'Égypte et la Jordanie.
Fautif de la préparer, peut-être, avec la Syrie. Cette Syrie à laquelle nul
ne reproche d'occuper militairement le Liban. Ah! bien sûr, si d'aventure la
paix était rompue, si Tsahal était vaincu, écrasé, si la population était découpée
en petits morceaux, alors, il y aurait peut être quelques voix, à gauche, pour le regretter.
JACQUES LANZMANN.
Lettre Ouverte à Messieurs Chirac, Jospin, Védrine ainsi
qu'a nos CollèguesJournalistes
Mr le Président, Mr le Premier ministre,
Mr le ministre des Affaires étrangères,
Chers collègues
Dans une inhabituelle unanimité, vous avez "sans réserve" ni
nuances, rejeté sur Israël la responsabilité des violences pourtant déclenchées
et planifiées de longue date par l'Autorité palestinienne. Dans un communiqué
officiel vous avez condamné la venue d'Ariel Sharon sur le Mont du Temple la
qualifiant de "provocation". Cette thèse de la
"provocation" israélienne a été, dès les premières heures du
conflit, érigée au rang de vérité officielle et complaisamment relayée par
les médias et agences de presse gouvernementales.
Dans leur immense majorité, les juifs de France se sont sentis blessés
et humiliés par cette condamnation qu'ils considèrent comme injuste et déséquilibrée.
En se rendant sur l'esplanade des Mosquées, Ariel Sharon, député à la
Knesseth, n'a fait que venir affirmer pacifiquement le droit d'accéder aux
lieux saints communx au judaïsme et à l'islam, droit qui était dénié aux
juifs avant jusqu'en 1967, lorsque ces lieux saints étaient sous occupation
jordanienne. Estimez-vous, Mr le Président, Mr le Premier ministre, Mr le
ministre des Affaires étrangères, chers confrères journalistes, que doivent
exister des lieux "interdits aux juifs"? Considérez-vous que la présence
d'un juif sur le Mont du Temple est en soit une "provocation", même
si cette visite annoncée à l'avance avait obtenu l'accord écrit de l'Autorité
palestinienne? Estimez-vous que toute explosion de haine et de violence de la
part des Palestiniens est de facto légitime dès lors qu'elle s'exerce à
l'encontre des juifs? En ce qui concerne votre "condamnation"
solennelle: Avez-vous condamné l'attaque à coups de pierres par la foule
musulmane des fidèles juifs recueillis en prière au mur des lamentations, le
jour de Roch HaChana? Avez-vous condamné le prêche de l'imam de la mosquée
Al-Aqsa appelant, dès le premier Jour du conflit, les fidèles à s'attaquer
aux juifs? Avez-vous condamné la participation de très jeunes enfants aux
combats, encouragée par l'Autorité palestinienne? Avez-vous condamné les émis-sions
enfantines de la télévision palestinienne encourageant les jeunes téléspectateurs
à mourir en martyr pour le Jihad? (au cas où vous ignoreriez l'existence de
ces émissions diffusées sur une télévision installée et financée par la
France, nous tenons à votre disposition des cassettes d'enregistrement, ainsi
qu'un lien internet donnant un accès direct à ses émissions de la télévision
palestinienne, sous-titrée en anglais: http://www.israelnationalnews.com/english/radio/ram/eng-video/jihad-80.ram).
Avez-vous condamné l'utilisation dans les écoles palestiniennes de manuels
scolaires violemment antisémites et appelant les nouvelles générations à
perpétuer la guerre contre Israël?
Mr le Président, Mr le Premier ministre, Mr le ministre des Af-faires étrangères,
ne voyez aucune colère dans nos propos. Juste de la tristesse. Il y a des jours
où les juifs de France se sentent un peu seuls. Soyez assurés que lors des
pro-chaines échéances électorales la communauté juive saura - démocratiquement
- se souvenir de ces heures difficiles, voter - et faire voter - pour les rares
amis qui lui seront restés fidèles.
Clément Weill-Raynal
La
Reine de Suède accuse les Palestiniens
d'abuser de leurs enfants:
La Reine Silvia de Suède a lancé une attaque contre les Palestiniens
qui encouragent leurs enfants à aller au front jeter des pierres.La Reine
Silvia, qui est la fondatrice de la Fondation Mondiale pour l'Enfance, a
adressé un discours aux Nations Unies, concernant la situation des enfants au
Moyen-Orient. Des enfants sont abusés sexuellement, a déclaré le monarque.
Mais d'autres jettent des pierres. "En tant que mère de famille, je suis
outrée par ces agissements. J'aimerais leur dire d'y renoncer. Comment peut-on
ainsi exposer des enfants au danger? Les enfants n'ont rien à faire sur un
champ de bataille", a déclaré la Reine de Suède."Les dirigeants
Palestiniens exploitent des enfants, mettant leurs vies en danger, dans le seul
but de servir leur combat politique." conclua la Reine.
Mythes du Moyen-Orient,
par Joseph Farah
La situation au Proche-Orient paraît simple pour tout le monde: les
Palestiniens veulent une patrie et les Musulmans veulent le contrôle de sites
qu'ils considèrent comme étant sacrés. Simple, non ?
Et bien, en tant que journaliste Arabe Américain qui s'est forgé une
connaissance approfondie de la situation au Moyen-Orient, à force de commenter
jets de pierres et tirs de mortiers, je peux aujourd'hui vous assurer que la
justification de la violence et des émeutes ne trouve pas son origine dans la
simple revendication palestinienne à une patrie, ni dans la volonté des
Musulmans de contrôler des sites qu'ils considèrent sacrés.
Surpris ?
Alors comment expliquer qu'avant la guerre des Six-Jours en 1967, il n'y eu
aucun mouvement sérieux de revendication d'indépendance palestinienne ?
" Avant 1967 ? " me direz-vous, " les Israéliens n'occupaient
pas la Cisjordanie et la vieille ville de Jérusalem "
C'est vrai. Mais durant la guerre des Six-Jours, ce n'est pas des mains des
Palestiniens, ni de Yasser Arafat qu'Israël conquît la Judée, la Samarie et
Jérusalem Est. Ces territoires étaient de fait occupés par le Roi Hussein de
Jordanie depuis 1948. A-t-on une seule fois demandé au souverain Hachémite de
restituer ces territoires aux Palestiniens ? Est-ce qu'une seule résolution de
l'ONU à vue le jour à ce sujet ? Non et non. Ne vous demandez-vous pas
alors pourquoi tous ces Palestiniens ont soudainement découvert leur identité
nationale après qu'Israël ait gagné cette guerre ?
La vérité est que la Palestine est un Mythe !
Le nom Palestine est utilisé pour la première fois en l'an 135 de l'ère
actuelle par l'empereur Romain Hadrien, qui, non content d'avoir éradiqué la
présence juive en Judée (une présence qui durait depuis plus de 1000 ans !),
non content d'avoir détruit leur Temple à Jérusalem, non content d'avoir
interdit l'accès du pays aux derniers Juifs, se persuada qu'il fallait
annihiler toute trace de civilisation juive dans le pays en le débaptisant au
profit d'un nom dérivé des Philistins. Les Philistins étant ce peuple auquel
appartenait Goliath et que les Hébreux parvinrent à vaincre des siècles plus
tôt. Ce baptême était pour les Romains une façon d'ajouter l'insulte à la
blessure. Ils essayèrent également de changer Le nom de Jérusalem en "
Alea Capitolina ", mais cela ne rencontra pas le même succès.
La Palestine en tant qu'entité autonome n'a jamais existé au cours de
l'Histoire. Jamais ! Le pays fut dominé successivement par les Romains, par les
croisés Chrétiens, par les Musulmans (qui n'ont d'ailleurs jamais fait de
Jérusalem une capitale pendant qu'ils occupaient le pays), par les Ottomans et,
brièvement, par les Britanniques au lendemain de la première Guerre Mondiale.
Dès 1917, avec la déclaration Balfour, les Britanniques s'étaient montrés
favorables à céder au moins une partie du territoire au peuple Juif afin
qu'ils y établissent un Etat souverain.
Il n'existe pas de langue proprement Palestinienne. Ni même de culture
spécifiquement Palestinienne. Il n'y a jamais eu de Palestine dirigée par des
Palestiniens. Ces derniers sont des Arabes, et sont indissociables des
Jordaniens (la Jordanie étant elle aussi une invention récente, créée de
toutes pièces en 1922 par les Britanniques). Mettez-vous bien en tête que le
monde Arabe contrôle 99.9% des terres du Moyen-Orient. Israël ne représente
que O,1% de la superficie régionale !
Mais cela est déjà trop pour les Arabes. Ils veulent tout. Et c'est
précisément là que se situe le n¦ud du conflit qui les oppose à Israël.
Avidité. Fierté. Jalousie. Convoitise. Toutes les concessions que pourrait
faire Israël n'y suffiront pas.
Qu'en est-il des lieux saints de l'Islam ?
Il n'y en a tout simplement aucun à Jérusalem.
Cela vous choque ? Vous pouvez l'être. Je suis persuadé que vous n'entendrez
jamais cette vérité brutale de la part d'aucun média international. C'est
politiquement incorrect.
Je sais que vous me direz : " la Mosquée Al Aa et le Dôme du Rock à
Jérusalem représentent le troisième lieu saint de l'Islam. "
Et bien, sachez que c'est faux ! En réalité, le Coran ne fait aucune mention
de Jérusalem. La Mecque est citée des centaines de fois. Médine est
mentionnée un nombre incalculable de fois. Mais Jérusalem, jamais
(inversement, Jérusalem est citée 669 fois dans la Torah !). Il n'existe
aucune preuve historique que le prophète Mohammed se soit rendu à Jérusalem.
Alors comment Jérusalem est-il devenu le troisième lieu saint de l'Islam ? Les
Musulmans, aujourd'hui, se réfèrent à un vague passage du Coran, la 17ème
Sourate, intitulée " le Voyage Nocturne ". Il y ait fait état d'un
rêve de Mohammed qui fût transporté de nuit " du temple sacré au temple
le plus éloigné dont nous avons béni l'enceinteŠ ". Au septième
siècle, des Musulmans ont identifié les deux temples mentionnés dans ce
verset comme étant la Mecque et Jérusalem. Voilà à quoi tient la connexion
si étroite entre l'Islam et Jérusalem - connexion faite de rêve,
d'imagination, d'interprétations et de mythe. Parallèlement, le peuple Juif
voit son enracinement à Jérusalem remonter jusqu'à l'époque du patriarche
Abraham.
La dernière vague de violence qui sévit en Israël a eu comme origine, dit-on,
la visite du chef du Parti Likoud Ariel Sharon sur le Mont du Temple, là où se
trouvent les fondations du Temple construit par Salomon. C'est le site le plus
saint du judaïsme. Sharon et son entourage y furent accueillis à coups de jets
de pierres et d'insultes. Je sais à quoi cela ressemble. J'y étais.
Pouvez-vous imaginer ce que ressentent les Juifs lorsqu'ils sont menacés,
lapidés et tenus éloignés du lieu le plus saint du judaïsme ?
Alors, me direz-vous, quelle est la solution pour apporter la paix dans ce
Moyen-Orient ? Franchement, je ne pense pas qu'un homme aujourd'hui puisse se
prévaloir de détenir une solution durable. Mais s'il y en a une, elle se
doit de commencer par rétablir la Vérité. La poursuite des mensonges
n'apportera que plus de chaos. Continuer à mépriser un droit légitime vieux
de 5,000 ans pour les Juifs, de surcroît renforcé par des preuves historiques
et archéologiques éclatantes, en les opposant à de fausses revendications, ne
pourra que donner une mauvaise réputation à cette diplomatie de menteurs.
" Israël,
les juifs et les naïfs "
14 diplomates en costumes-cravates, le sourire aux lèvres, ont levé leurs mains pour voter en faveur d'une condamnation d'Israël pour son usage "excessif de la force" contre le soulèvement palestinien. Les Etats-Unis, quant à eux, se sont timidement abstenu de voter, sans faire valoir leur droit de veto.
J'accuse ! de Serge Benattar
Moi, directeur de la publication, rédacteur en chef du Journal "Actualité
Juive hebdo", j'accuse mes confrères de la presse nationale, les
journalistes concernés de désinformation.
Je les accuse de falsifier la vérité, de ne plus faire preuve de discernement
et d'impartialité.
Je les accuse de ne plus être en conformité avec l'éthique journalistique qui
demande avant tout de vérifier, de ne pas être partisan.
Je les accuse de vouloir systématiquement désigner Israël comme coupable,
faisant abstraction de toute analyse juste et rationnelle.
Je les accuse de faire le jeu de ceux qui les utilisent, d'être borgnes en ne
voyant que d'un oeil, d'être malentendants en n'écoutant que d'une oreille, et
d'avoir une vision manichéenne de ce conflit, en noir et blanc. Je les accuse
de distiller un climat de haine anti-israélien et par ricochet antijuif.
Quasiment seuls dans toute la presse occidentale, les médias français se sont
unis d'une seule voix contre l'Etat juif, se refusant à écouter et à laisser
s'exprimer des opinions contraires aux leurs, comme le ferait tout journaliste
digne de ce nom. Mais existe-t-il une déontologie, un semblant d'honnêteté
dans leurs rédactions ?
Par leur complaisance, je les accuse d'avoir discrédité et sali la profession,
celle dont la fonction principale est la recherche de la vérité, même et
surtout si elle est contraire à l'image qu'ils se sont faite arbitrairement
d'une situation qui les dépasse.
J'accuse ces journalistes d'être à la recherche systématique du scoop, des
images assassines, celles qui humilient le peuple d'Israël et qui font des
Palestiniens des martyrs.
Ces images innocentent les vrais coupables, ceux qui n'hésitent pas à faire de
leurs enfants de la chair à canon.
J'accuse d'autant plus ces journalistes qu'ils sont conscients de manière
délibérée de cette falsification. Pis, ils offrent aux Palestiniens leurs
caméras comme armes suprêmes aux yeux de l'opinion internationale. Tant et si
bien que certains chefs d'Etats ne se sont forgé une vue de la situation qu'à
travers les gros plans de leurs objectifs.
Plutôt que de couvrir l'événement, ils le créent, luttant aux côtés des
Palestiniens. Pour les uns, les pierres, pour les autres, les caméras. Qui des
deux est le plus agresseur ? A ce jeu de massacre Israël est deux fois
incriminé. Mais condamner est tellement aisé, d'autant que le coupable paraît
tout trouvé.
Serge Benattar (copyright Actualité juive Hebdo)
Israel se plaint de l'orientation farouchement pro-palestinienne de CNN
Plus particulièrement, Israel a émis son objection au fait que deux
reporters spéciaux de la chaîne cablée internationnale utilisent le terme
"nous" "comme si CNN était devenu un média palestinien", a
déclaré Gideon Meir, directeur des affaires publiques du Ministère des
Affaires Etrangères.
"Nous ne demandons pas que CNN devienne à l'opposé un média
israélien, nous réclamons simplement que cet important média d'information
adopte une attitude plus honête et plus équilibrée. Ce qui est loin d'être
le cas à ce jour.", a rajouté Gideon Meir.
Des milliers de plaintes concernant la couverture médiatique hostile à
Israel de CNN et des dérapages ouvertement antisémites de la chaîne BBC World
Service ont été envoyées par des Juifs à travers le monde.
La vocation d'Israel "est d'être crédible et de donner une juste
version des faits. Il est légitime que les palestiniens donnent la leur, le
problème est que ceux-ci avancent de trop nombreux mensonges, et que les
médias internationnaux leur donnent un avantage en ne présentant que leurs
versions des faits", a précisé Gideon Meir.
"Les victimes israéliennes, que ce soient les réservistes lynchés ou
bien encore l'assassinat du jeune rabbin Hillel Lieberman, ne sont pas traités
par les médias avec la même importance que les victimes de l'autre camp."
Et l'on met souvent en avant le fait que les victimes israéliennes sont
beaucoup moins nombreuses que les palestiniennes, comme si l'on regrettait qu'il
n'y en ait pas davantage chez nous."
Les victimes israéliennes sont pour la plupart victimes de crimes exécutés
de sang-froid. Les victimes palestiniennes le sont de la riposte en état de
légitime défense des Forces de Défense d'Israel.
Solidarité avec ISRAEL,
Elie Wiesel
"Nous sommes réunis ici pour affirmer notre solidarité avec Israël. Nous
sommes outrés par le vote hypocrite du Conseil de Sécurité de l'ONU, qui, au
lieu de condamner les excessives réactions Palestiniennes, a préféré
condamner la réponse Israélienne à de telles violences. Nous soutenons
Israël, et nous remarquons que la violence lui a été imposée malgré lui par
l'intransigeance du dirigeant de l'Autonomie Palestinienne.
Ceux d'entre nous qui rejettent la haine et le fanatisme et qui considèrent la
Paix comme l'ultime noblesse, sont forcés de reconnaître Yasser Arafat pour ce
qu'il est : un être ignorant, retors et indigne de confiance.
Nous avons cru en une paix intelligente entre Israël et ses voisins Arabes,
notamment les Palestiniens. Nous avions des rêves peuplés d'enfants
Israéliens et Palestiniens jouant ensemble, étudiant ensemble, riant ensemble
et découvrant leur monde respectif. La douleur, l'agonie, la mort d'un enfant,
quel qu'il soit, est pour nous un drame. Mais pourquoi est-ce que Yasser Arafat
ne protège pas ses propres enfants au lieu de s'en servir comme des boucliers
pour abriter les adultes qui lancent des pierres et tirent aux Kalachnikovs ?
C'est avec le coeur lourd, que nous déclarons que nos rêves de paix se sont
envolés dans les fumées des synagogues saccagées, dans les lynchages et les
dépeçages de soldats Israéliens prisonniers et dans les foules assoiffées de
sang qui crient leur vision d'un Jérusalem sans Juifs et d'un Proche-Orient
sans Israël. Et je tiens pour responsable le dirigeant suprême des
Palestiniens, Yasser Arafat.
En rejetant les concessions israéliennes si généreuses et sans précédent,
il a enterré le processus de paix ; en agissant ainsi il a trahi la confiance
de ses partenaires Israéliens mais aussi celle du Président Clinton et celles
d'autres dirigeants internationaux, de la même façon qu'il a trahi la plus
haute distinction honorifique que la société puisse décerner à une
personnalité.
En lâchant une foule violente et sanguinaire dans les rues au lieu de guider la
frustration de son peuple à travers des idées de coexistence et de paix, il a
renoncé à leurs aspirations légitimes d'un futur sans souffrance et sans
haine.
Je le tiens pour responsable du meurtre du Rabbin Hillel Lieberman et du
lynchage des deux réservistes. Toutes ses promesses n'étaient que mensonges ;
tous ses engagements ne valaient rien.
Sous la souveraineté Israélienne, Chrétiens, Juifs et Musulmans sont
totalement libres de prier sans peur à Jérusalem, notre capitale, qui est le
centre de l'histoire Juive. Un Juif peut être Juif loin de Jérusalem, mais
pas sans Jérusalem. Un Juif peut ne pas vivre à Jérusalem, mais Jérusalem
vit en chaque Juif.
Aucune autre nation n'est plus identifiée à son histoire que la nôtre. Aucun
autre peuple n'a été plus fidèle à son nom, ni n'a célébré son histoire
avec autant de ferveur. Aucune de nos prières n'est aussi passionnée que
celles qui parlent de Jérusalem.
Jérusalem est le rêve de nos rêves, la lumière qui illumine nos moments les
plus sombres. Sa légitimité réside dans sa souveraineté. S'opposer à l'une
d'elles revient à dénier l'autre. Israël ne l'abandonnera jamais.
J'accuse Yasser Arafat d'être moralement faible, politiquement myope et d'être
un obstacle à toute paix.
Je l'accuse d'avoir assassiné les espoirs d'une génération entière. La
sienne et la nôtre."
Elie Wiesel, New York, 12 octobre 2000 - 13 Tichri 5761
Sermon
à la mosquée de Gaza
"Aucun
Juif ne peut s'empêcher de commettre le mal. Si le parti Travailliste commet le
mal et le crime, le Likoud le soutient; et si le Likoud commet le mal et le
crime, le parti Travailliste le soutient . Les Juifs sont des Juifs, que ce soit
parti Travailliste ou Likoud. Ils n'ont ni homme modéré ni avocat de la paix.
Ce sont tous des menteurs. Ils veulent tous déformer la vérité, mais nous
sommes en possession de la vérité."
"ô frères croyants, les criminels, les terroristes sont les Juifs, qui
ont massacré nos enfants, en ont laissé d'autres orphelins, ont fait de nos
femmes des veuves, et ont profané nos lieux saints et nos sites sacrés. Ce
sont eux les terroristes. C'est eux qui doivent être massacrés et tués, comme
Allah le Tout-puissant dit : "combattez-les : Allah les torturera par vos
mains, les humiliera, il vous aidera à triompher et soulagera les esprits des
croyants"
"ô frères dans la croyance, c'est l'apanage des Juifs et leur conduite
habituelle. Ce qui est arrivé hier, et ce qui se passe depuis deux semaines, et
avant cela depuis plusieurs années, et qui se répètera dans les années
futures à moins que nous ne nous levions comme des hommes et à moins que nous
soyons de bons musulmans, ceux qui font la guerre sainte dans la voie d'Allah,
ceux qui défendent leurs droits et qui sacrifient tout ce qui leur est
cher."
"ô frères dans la croyance, la belle fiancée a un prix coûteux et une
dot. Notre fiancée c'est le paradis, ô frères dans la croyance. Le prix à
payer pour cette fiancée, la dot de ce paradis, c'est de nous battre dans la
voie d'Allah, de tuer et d'être tué."
"Allah a acheté aux croyants leurs personnes et leurs biens en échange de
la promesse qu'ils iront au paradis, par leur combat pour la cause d'Allah, et
ils tuent l'ennemi et sont tués. C'est une promesse qu'Allah a fait, comme il
est dit dans la Torah, les Évangiles et le Coran."
"Nous disons aux Juifs et nous disons à Clinton et nous disons à tous
ceux qui ont soutenu les Juifs et collaborent toujours avec les Juifs, nous leur
disons, que cela ne nous ébranlera pas, nous sommes le peuple palestinien, qui
est sur la terre de l'Isra' et Mi'raj. Cela ne fera pas bouger un seul de nos
cheveux. Notre détermination ne faiblira pas. Nous lèverons la bannière du
Jihad"
"L'Amérique, l'Europe et le monde ont été choqués par l'enlèvement de
trois randonneurs, l'enlèvement de trois soldats misérables et le meurtre de
deux d'entre eux à Ramallah. Mais leurs sentiments n'ont pas été affectés,
et ils n'ont pas frémi, quand les canons et les missiles, et tous les
instruments barbares que les Juifs possèdent ont fait d'enfants comme Muhammad
ad-Durrah, de femmes, d'hommes et de jeunes gens, des martyrs."
"Ils se sont mobilisés pour cinq personnes, et le monde a été troublé
et il ne s'arrêtera pas pour Clinton ou pour la vieille sorcière Albright, ils
ne seront pas délivrés, et ils s'en préoccuperont et ne se reposeront pas
jusqu'au retour des Juifs dans leurs familles. Quant aux Palestiniens, quant à
ce sang pur, il peut aller en Enfer aux yeux des Américains de l'Europe et des
Juifs."
"C'est la vérité, ô frères dans la croyance. D'ici, Allah le
tout-puissant nous a appelés à ne pas nous allier avec les Juifs ou les Chrétiens,
à ne pas les apprécier, à ne pas devenir leurs associés, à ne pas les
soutenir et à ne pas signer des accords avec eux. Et celui qui le fait, est
l'un d'entre eux, comme Allah a dit : "ô vous qui croyez, ne prenez pas
les Juifs et les Chrétiens comme des alliés, car ils sont les alliés l'un de
l'autre. Qui parmi vous les prend comme alliés deviendra l'un d'entre
eux."
"les Juifs sont les alliés des Chrétiens, et les Chrétiens sont les alliés
des Juifs, malgré l'hostilité qui existe entre eux. L'hostilité entre les
Juifs et les Chrétiens est profonde, mais tous sont contre les monothéistes -
contre ceux qui disent, 'Il n'y a aucun autre Dieu qu'Allah et Muhammad est son
messager' c'est pour cela qu'ils sont contre vous, ô Musulmans."
"Même si un accord est signé pour Gaza - nous n'oublierons pas Haifa, St
Jean d'Acre, la Galilée, Jaffa, le Sharon, le Negev et le reste de nos villes
et villages. C'est seulement une question de temps. Le faible ne restera pas
faible pour toujours et le fort ne restera pas fort pour toujours. Si nous
sommes faibles aujourd'hui et si nous ne sommes pas capables de regagner nos
droits, alors nous devons au moins transmettre la bannière - la brandir - à
nos enfants et petits-enfants."
"on ne permet à aucune des factions de rester en retrait à cette étape
ou de ne pas penser à venger nos martyrs purs et nos blessés. Notre peuple
doit s'unir et recevoir des armements des dirigeants palestiniens, pour
affronter les Juifs. Par Allah, les Juifs, ô frères dans la croyance, ne
connaissent pas, ils n'ont jamais connu dans le passé, autre chose que la force
et le Jihad dans la voie d'Allah. Les Juifs ressemblent à une pédale d'accélérateur
- tant que vous y laissez votre pied, elle ne bouge pas, mais si vous soulevez
votre pied, elle vous fait du mal et vous fatigue. C'est le cas des Juifs."
"N'ayez aucune pitié pour les Juifs, peu importe où ils sont, dans
n'importe quel pays. Combattez-les, où que vous soyez. Partout où vous les
rencontrez, tuez-les. Partout où vous êtes, tuez ces Juifs et ces Américains
qui leur ressemblent - et ceux qui les soutiennent - ils font bloc contre les
Arabes et les Musulmans - parce qu'ils ont établi Israël ici, dans le c¦ur
battant du monde arabe, en Palestine. Ils l'ont créé pour être l'avant-poste
de leur civilisation - et l'avant-garde de leur armée et pour être l'épée de
l'Occident et des Croisés, faisant planer la menace sur les monothéistes, les
Musulmans dans ces pays. Ils ont voulu que les Juifs soient leur fer de
lance."
"Laissez-nous placer notre confiance en Allah, former les rangs, unifier
nos mots, notre slogan à tous doit être, ' le Jihad ! Le Jihad ! Pour la
Palestine et pour Jérusalem et Al-Aqsa !' " "Nous ne céderons pas un
seul pouce du sol de la Palestine, de Haifa et Jaffa et St Jean d'Acre et
Mulabbas (Petah Tikva) et Salamah et Majdal (Ashkelon) et toute la terre, et
Gaza et la Cisjordanie"
"Allah, occupe-toi des Juifs, tes ennemis et les ennemis de l'Islam.
Occupe-toi des Croisés, de l'Amérique et de l'Europe derrière eux, ô Roi des
mondes."
Actes
isolés ou Antisémitisme renaissant
Les images du Proche-Orient ont fait le tour de la planète. Elles sont allées,
ces images de la nouvelle guerre israélo-palestinienne, d'un bout à l'autre de
l'Europe, aux Etats-Unis, en Russie, au fin fond de l'Asie, en Amérique latine,
en Afrique. C'est un événement mondial, repris en boucle dans le monde entier,
et c'est sur les cinq continents, sur toutes les télévisions possibles et
imaginables que s'est amplifié l'écho de la visite d'Ariel Sharon sur
l'esplanade des Mosquées ou celui de la balle perdue - car il faut dire et
répéter qu'il s'agit, jusqu'à nouvel ordre, d'une balle perdue - qui a tué
le petit Mohamed à Gaza. Or il n'y a qu'un pays où, à ce jour, et à la
notable exception près de la tentative de meurtre, mardi, à Londres, d'un
jeune juif orthodoxe par un Algérien, on a répondu à ces images en attaquant
des boucheries kasher au cocktail Molotov ; il n'y a qu'un pays où, dans les
quartiers difficiles et les banlieues, on a, depuis dix jours, incendié,
saccagé, défoncé à la voiture-bélier des synagogues ; et ce pays, ce n'est
pas l'Autriche de Haider, ce n'est pas l'Allemagne des pogroms anti-Turcs et de
la résurgence des mouvements néonazis, ce n'est pas un pays arabe ou telle
République ex-soviétique - c'est, malheureusement, la France. Autre exception
française. Navrante, sinistre singularité nationale. Loin, sans doute, de nos
débats sur l'" idéologie française " ou la " France moisie
". Encore que... Sommes-nous si sûrs, vraiment, que cela soit sans rapport
avec ceci ? Jurerions-nous qu'il n'y a pas de lien, d'aucune sorte, entre la
page tournée d'Auschwitz, la fin du tabou quant à l'expression de
l'antisémitisme à la française - et le passage à l'acte de ceux qui, sans
savoir ce qu'ils font, ni même ce qu'ils disent, crient " Mort aux juifs
" dans les manifs ?
Entendons-nous. Que de tels incidents, si nombreux, odieux, spectaculaires soient-ils, ne fassent pas une nuit de cristal, c'est évident. Et tout aussi remarquables furent, presque au même moment, la réaction vigoureuse de Chirac et Jospin, la protestation des autorités morales et religieuses du pays, la condamnation sans équivoque de ces gestes de barbarie par les imams des mosquées de Paris ou de Marseille - tout aussi remarquable est le fait que, dans les quartiers eux-mêmes, une immense majorité de jeunes, beurs ou non, aient su garder leur sang-froid et, quelles que fussent leurs opinions ou positions dans le conflit israélo-palestinien, se soient tenus à l'écart de cet effroyable vent de folie. Mais peut-on, pour autant, minimiser ce qui s'est produit ? Doit-on, comme l'a fait le ministre de l'Intérieur, réduire l'attaque contre des magasins juifs ou supposés juifs à des actes de menue délinquance ou de vandalisme commis par des gamins qui regardent trop la télé ? Je ne le crois pas. Car les choses, hélas, portent un nom. Et ces noms, parfois, portent une histoire. Quand, dans un pays comme la France, on s'attaque aux juifs en tant que juifs, quand, sans plus s'embarrasser de précautions idéologiques ou oratoires, on vise leurs lieux de culte et leurs personnes, quand on ne prend même plus la peine de dire " sionistes " ou " pro-israéliens ", c'est comme un masque qui tombe ; c'est une machinerie infernale et bien connue qui se met en branle ; et cette machinerie n'est ni plus ni moins que celle d'un antisémitisme que nous sommes quelques-uns à voir venir depuis des années et qui, adossé à la double image du Palestinien martyr et du soldat de Tsahal assassin, retournant contre les survivants de la Shoah le dispositif victimaire qui est le fond commun d'une certaine pensée contemporaine, avait, jusqu'à présent, le visage de l'antisionisme.
On verra très vite si les appels à la raison lancés par les uns et les
autres sont entendus et si tout cela n'était, en effet, qu'un feu de paille. On
verra l'impact qu'aura l'appel lancé, jeudi, par les parrains historiques et
les responsables d'une des rares associations à avoir gardé le contact avec
les banlieues, SOS-Racisme. Peut-être faudra- t-il d'ailleurs aller sur le
terrain, au contact de la bêtise, tenter d'expliquer à des adolescents en
perdition qu'ils parlent comme Le Pen, qu'ils pensent comme Le Pen, qu'ils font
le boulot que Le Pen, en son temps, n'a pas pu faire et qu'il y en a un, Le Pen
donc, qui aujourd'hui se frotte les mains : " ah ! les bons petits gars !
les chers petits vandales brûleurs de synagogues ! " Et il ne faudra pas
se lasser enfin de faire et refaire de la pédagogie - il ne faudra pas se
lasser de répondre aux salopards qui tentent de ressusciter l'image du juif
tueur d'enfants que ce ne sont pas les soldats de Tsahal qui vont chercher les
adolescents lanceurs de pierres pour les buter ou encore que, parmi les
responsables du désespoir palestinien, au premier rang de ceux qui s'emploient,
jusqu'aujourd'hui, à ce que les enfants de Gaza et Ramallah ne voient surtout
pas naître l'Etat auquel ils aspirent et ont droit, il y a aussi, sinon
d'abord, les grands Etats arabes. Ou bien nous y parvenons et le débat
reprendra, comme nous l'espérons tous, le tour qu'il doit avoir dans un grand
pays comme le nôtre. Ou bien le délire perdure, la France continue d'être ce
lieu où, je le répète, on croit protester contre Sharon en menaçant les
écoles juives - et c'est qu'il se sera produit un événement navrant et de
grande portée : nous aurons, ce qu'à Dieu ne plaise, participé au pire.
© Le Point - 19/10/2000 - N°1466 - Tribune - Page 170 Tribune Le Point .
Djammel
Bourras : tout dans les bras rien dans la tête.
M.Djamel Bouras a été invité sur le plateau de "tout le monde en
parle", dans l'émission du 28/10/2000. S'exprimant sur le conflit israelo
palestinien, il a tenu des propos diffamatoires et mensongers. Tout d'abord,
Djamel Bouras a manifestement démontré qu'il n'était pas qualifié pour
aborder ce sujet. Voici quelques fausses affirmations que j'ai pu relever: 1/
Selon M. Bouras, M. Sharon serait l'auteur du massacre de sabra et chatila
commis au Liban en 1982. Il devrait savoir que ce sont des milices chrétiennes
libanaises qui sont entrées dans le camp de sabra et chatila, et non M Sharon
ou un quelconque soldat israelien. Ce que les israéliens eux mêmes ont
reproché à M.Sharon, c'est son inaction devant le massacre. En outre, au lieu
de brandire des journaux à l'antenne, il ferait mieux de les lire. Il aurait au
moins su que cette "provocation"( marche sur l'esplanade) a été
autorisée par écrit par Al waqf, l'organisme musulman qui gère les lieux
saints de l'islam en Israël. 2/ Pour M. Bouras, le lynchage à mort de trois
soldats israéliens ne soulève aucune réprobation: ceux là ne sont pas des
hommes mais des "soldats", et de toute façon ils ne se seraient pas
trompés de route mais bien "infiltrés volontairement en territoire sous
autonomie palestinienne". Ce droit au massacre est une lecture
intéressante et inédite de la convention de Genève. 3/ Pour M.Bouras, la
puissance d'Israël ne fait aucun doute puisque celle-ci est l'allié du
"chef du monde", les E-U qui lui fournit des subsides. En
géopoliticien averti, il devrait savoir que l'aide des E-U à Israël, 1
milliard de $ par an, est donnée à l'Égypte dans les mêmes proportions
depuis les accords de camp David 1. Par ailleurs , depuis 1994, les E-U sont les
premiers contributeurs pour le fonds d'aide au palestiniens . Depuis 1994, 2. 5
milliards de $ ont déjà été déboursés et 1.2 milliard doit encore être
versé d'ici à fin 2001. (Source: Martin Gilbert, Atlas of the arab israeli
conflict, Routledege edition, Londres,1998). Puisque Djamel Bouras, se propose
de comparer le niveau de vie des palestiniens et des israéliens, je lui propose
de comparer également les patrimoines respectifs des dirigeants politiques
israéliens et de ceux de l'OLP. Selon le CIA, l'OLP à travers un système
occulte auquel seul Arafat et quelques proches ont accès, dispose de 2 à 25
milliards de $ de capital. Cela bien sur sans compter les aides et subventions
précitées. Cependant, le discours qu'il a tenu à l'encontre de MM. Boujenah
et Macias dépasse de loin la divergence idéologique et glisse dangereusement
de l'antisionisme à un racisme antijuif (étant lui même "sémite",
il récuse le terme d'antisémite). En s'interrogeant ouvertement sur leur
nationalité, ("sont ils israéliens, tunisiens, algériens (...)?")
il remet en cause la citoyenneté des juifs français acquise en 1791. La
théorie de "la double allégeance" qui inspire ses propos nous
renvoie à l'anthologie à de la propagande antisémite pure et simple (appelons
un chat un chat et un antisémite un antisémite). On tombe dans la plus
misérable des calomnies quand il accuse M.Macias qui est un partisan de
toujours de la fraternité entre juifs et arabes (ambassadeur de l'UNESCO) et de
l'amitié entre les peuples de faire ça pour le "business". Dans une
situation où des synagogues ont été incendiées et des tombes juives
profanées, M.Boujenah, en homme public responsable à un été un des premier
à répondre à l'appel lancé par l'Union des Etudiants Juifs de France et SOS
racisme pour renouer le dialogue entre les communautés juives et
arabo-musulmane. Michel Boujenah a ainsi montré qu'il est conscient de son
rôle citoyen: ne pas faire évoluer un conflit politique local en une guerre de
religion. Enfin, je m'interroge sur le choix éditorial qui a été le votre en
invitant M.Bouras pour défendre les palestiniens. La cause palestinienne est
légitime et nombreuses sont les personnalités qui savent la défendre et en
parler sans tomber dans un discours extrémiste et dangereux (à l'instar de
Michel Boujenah sur Israël). En choisissant de faire parler un sportif aigri et
extrémiste sur un problème géopolitique complexe, la formule de votre
émission, fondée sur le mélange des personnalités provenant de différents
backgrounds, a montré ses limites et ses dangers. La responsabilité de votre
équipe est écrasante puisque autant l'intervention de M. Boujenah était
spontanée (et modérée), autant celle de M.Bouras était visiblement
préparée dans le but de montrer un musulman affronter un juif, (alors que nous
avons tant besoin de les voir oeuvrer dans le même sens). Cette politique
délibérée alimente des querelles nauséabondes et déplacées. Patrick
Klugman Vice président de l'UEJF (Union des étudiants juifs de France)
M.
Marc Saghié et la rédaction de Courrier International
Monsieur,
Rabbin et historien installé à Jérusalem depuis 14 ans, auteur notamment du
livre « Racines d’Israël » publié en 1998 aux éditions Autrement, je vous
écris pour protester contre le contenu de l’éditorial que vous avez signé
le 27 octobre sous le titre: « Israël-Palestine – L’un meurt, l’autre
aussi ».
Sous le couvert de ce titre, qui se veut apparemment objectif, vous vous livrez
à une désinformation et une diabolisation de la partie israélienne qui me
paraît extrêmement problématique, tant pour le respect de l’éthique
journalistique que pour la réputation de sérieux de votre magazine. Mes propos
s’appuyant sur une lecture attentive de votre texte, je vous prie de trouver
ci-dessous la liste de vos malveillances, que j’ose espérer être
involontaires (je ne garantie pas d’avoir tout vu) :
- « Pourtant Yasser Arafat exprime une colère populaire entièrement justifiée
» : cette expression pose deux problèmes. D’une part elle affirme que la
justice ne se trouve que d’un côté (et donc que tous les torts sont de
l’autre) et semble de plus justifier pleinement l’emploi de la violence, et
notamment la manipulation scandaleuse qui est faite par les Palestiniens de
jeunes enfants dans cet emploi de la violence.
- « Le conflit israélo-palestinien est entré dans une phase passionnelle extrême,
tant aux niveaux de ses deux acteurs principaux … » : en renvoyant
sois-disant israéliens et palestiniens dos-à-dos, vous semblez indiquer que la
même passion et la même rage animent les deux protagonistes, ce qui est faux.
Il est malheureusement avéré que l’extrémisme est beaucoup plus développé
dans le camp palestinien.
- Toujours dans la série des comparaisons dites « objectives », la
comparaison entre l’appel au djihad d’un côté, et les programmes de
service civil au sein de l’armée israélienne, programmes proposés depuis
des années et sans rapports avec l’actualité, est proprement scandaleux,
sauf si bien entendu vous ne savez pas ce qu’est le djihad, un appel à la
guerre sainte sans merci.
- Vous parlez, avec raison, du « pogrom anti-arabe dans la ville israélienne
de Nazareth » mais en omettant totalement d’en rappeler les circonstances,
qui ne justifient pas les actes commis, mais permettent de relativiser le mot
pogrom (il n’y a eu aucun mort en dehors des affrontements qui se sont
produits entre la police israélienne et les émeutiers arabes de Galilée) et
de comprendre que cette réaction anormale d’une frange marginale de la
population venait à la suite de plusieurs jours d’émeutes arabes avec
agressions très graves contre des biens et des personnes juives.
- A propos du journal Haaretz, « les tabous qui entourent les mythes fondateurs
de l’Etat hébreu ». Comme s’ils n’existaient pas chez les Palestiniens
des tabous concernant leurs propres mythes fondateurs. Faut-il rappeler ainsi
que jusqu’au début du siècle il n’y avait pas de peuple palestinien (le
mot était d’ailleurs employé par les occidentaux et les premiers sionistes,
pas par les Arabes). Certes, il est ridicule de nier aujourd’hui l’existence
d’un peuple palestinien, mais faut-il pour cela que ceux-ci réécrivent
l’histoire de la région ? De même, jusqu’aux années vingt, Jérusalem
n’avait aucune valeur particulière et affective pour les Arabes de la région
et pour le monde musulman. C’est le Mufti Hadj Amin El Husseini qui a
introduit cette donnée afin de se servir du facteur religieux dans son combat
contre le sionisme. Les mythes palestiniens seraient-ils plus sacrés à vos
yeux que ceux des israéliens ?
- « ôtant tout prétexte aux Israéliens pour riposter » : encore une fois,
la tournure de la phrase semble indiquer que les israéliens cherchent des prétextes
pour tirer sur la foule palestinienne, ce qui est une infamie.
- « Paupérisation et vexations continues » : certes, la situation s’est dégradée,
mais pourquoi ? Parce que les responsables palestiniens ont laissé se développer
le terrorisme pour faire pression sur Israël, ce qui a entraîné une méfiance
de plus en plus grande vis-à-vis des Palestiniens, et donc des entraves à leur
circulation. Encore une fois, il ne s’agit pas de justifier, mais de montrer
que l’engrenage des faits est beaucoup plus complexe que vos quelques lignes
caricaturales. La paupérisation est due non seulement à la méfiance de plus
en plus grande des employeurs israéliens (qui n’ont pas spécialement envie
de courir le risque de se retrouver avec un couteau dans le dos), mais également
à la concussion qui règne dans l’Autorité Palestinienne ainsi qu’aux
promesses d’aides financières non tenues par les pays occidentaux.
- « Le profil bas adopté par les élites israéliennes devant les franges les
plus extrémistes de leur société ». Mais de quoi parlez-vous, alors que
jamais il n’y a eu (comme vous le soulignez plus loin) de gouvernement plus prêt
aux concessions, même contre sa propre opinion publique ! Bien plus, même
pendant la période Netanyahou, jamais le processus de paix n’a été remis en
cause, même s’il a été parfois ralenti. Imaginez ce qui serait arrivé aux
engagements internationaux des Palestiniens si le Hamas avait gagné les élections
!
- « les colons, avec la complicité active ou passive des différents
dirigeants israéliens, ont continué tout au long des négociations à occuper
sauvagement les collines de Cisjordanie, rendant impossible la viabilité d’un
futur Etat palestinien ». Tout d’abord, une inexactitude de taille. La création
de nouvelles colonies a été pratiquement stoppée depuis 1993, dans
l’immense majorité des cas, l’armée a fait évacuer les points qui avaient
été occupés sauvagement, et le développement de la quasi-totalité des
colonies s’est fait au rythme de l’accroissement démographique. Mais le
plus étrange, dans votre phrase, c’est la question de la viabilité. Si
l’on parle d’Israël, alors cet Etat serait automatiquement viable malgré
sa minorité de un million d’arabes israéliens (18 % de la population), mais
par contre l’Etat palestinien ne pourrait être viable avec quelques 170.000
Juifs des implantations (moins de 5 %). Il y a là un double racisme, déjà dénoncé
en son temps par Simone de Beauvoir, qui consiste à exiger des israéliens une
norme morale plus élevée qu’ailleurs, et à considérer que les exigences
morales envers les Arabes doivent être extrêmement basses !
- On arrive maintenant au mensonge pur et simple : « Il fut même impensable à
tous les israéliens de déloger les 700 colons de Gaza qui occupent 30 % de ce
territoire aride ». Tout d’abord, comme vous l’avez signalé au début de
votre article, Israël est une démocratie, et tout le monde ne pense pas la même
chose, certains affirmant, et c’est leur droit, leur opposition à ces
colonies. Mais surtout les chiffres que vous citez sont entièrement faux. Selon
les colons eux-mêmes, il y a 1300 familles, représentant 6000 personnes, la
Fondation for Middle East Peace donne le chiffre de 5000 pour la date de
septembre 1998, et le site de la Britannica 6500. De même, les territoires de
ces 23 villages juifs sont beaucoup moins importants que vous le prétendez,
comme on peut le constater sur une carte comme http://www.fmep.org/images/mcps/maps/98091.gif.
Il m’a suffit d’une vérification de 15 mn dans Internet pour trouver ces
données, alors que vous ne vous en êtes pas donné la peine, trahissant votre
devoir d’information.
- Enfin, je terminerai par le machiavélisme de votre conclusion, reprochant aux
dirigeants israéliens d’avoir négocié avec Arafat, alors qu’à Madrid en
1991 les négociations s’étaient faites avec des représentants officieux de
l’OLP. Comme si vous ignoriez que le même Arafat était à la tête de l’OLP
à cette même époque. Comme si vous ignoriez que ce qui a été reproché à
Y. Shamir à cette même période par vous et vos confrères c’est justement
de refuser de négocier directement avec l’OLP, refus qui lui a d’ailleurs
fait perdre les élections face à Rabbin en 1992. Mais finalement, vous êtes
prêt à tout faire pour transformer la vérité afin de pouvoir glisser
quelques reproches aussi aux Palestiniens. Sous votre plume, l’objectivité
journalistique s’est transformée en un désir frénétique de transformer la
vérité en un équilibre artificiel entre les deux parties, et finalement en un
déséquilibre volontaire.
Je m’excuse, M. Saghié, d’avoir pris de votre précieux temps pour vous
renvoyer à vos responsabilités professionnelles. Mais si vous avez eu le
courage de me lire jusqu’au bout, aurez-vous celui de me répondre ? Et, plus
encore, Courrier International aura-t-il le courage de rectifier les faits dans
sa prochaine parution ?
Respectueusement.
Alain Michel
Boycott
: édito paru dans l'actualité juive du 26.10.00 : M. Benattar.
Mettant un zèle particulier aux recommandations préconisées par les
participants au sommet arabe, la Tunisie et le Maroc se sont empressés de
fermer leurs bureaux de représentation, rompant ainsi les maigres relations
existantes entre eux et l’État d’Israël. Il est particulièrement
surprenant que des pays censés être modérés se soient jetés avec autant de
«bravoure» sur l’occasion qui leur était donnée pour couper tout lien avec
Israël. D’autant que les dirigeants de ces pays ne cessent, depuis des
années, de faire des appels du pied aux Juifs de France et d’ailleurs pour qu’ils
investissent et choisissent leurs cieux au moindre pèlerinage ou aux premiers
rayons de soleil. Et comme d’habitude, les Juifs ont en fait un peu plus.
Nombreux sont les industriels juifs à utiliser la main-d’oeuvre et les
infrastructures locales, et l’on compte par milliers nos coreligionnaires qui
se sont pavanés sur les plages du Maroc ou de la Tunisie. Mais les dirigeants
de ces pays doivent savoir qu’on ne peut rompre avec Israël sans divorcer
avec la communauté juive. On ne peut gifler d’un côté et caresser de l’autre.
Il faut faire des choix, eux l’ont rapidement fait. A nous de savoir aussi
faire les nôtres. Il serait indécent, voire humiliant de faire comme si de
rien n’était et de continuer à faire confiance à ceux qui nous rejettent.
Tendre l’autre joue n’est pas notre credo, loin s’en faut! A l’heure ou
l’on se veut tous solidaires d’Israël, et ou parfois on se sent démunis et
ne sachant que faire, voilà donc une occasion de concrétiser notre attachement
à l’État juif. Nous devons, sans mots couverts, sans honte et retenue,
boycotter ces pays, et le leur dire. Annuler toutes réservations d’aujourd’hui
et de demain. Et surtout ne pas avoir la mémoire courte. A l’heure où
Israël compte par milliers les annulations, où les touristes juifs et nonjuifs
désertent les hôtels, c’est le moment où jamais de prouver qu’envers et
contre tout nous formons une entité, soudée et unie. Participons à tous les
voyages de solidarité, réservons dès à présent pour cet hiver (le soleil d’Eilat
n’a rien à envier à celui de Tunis), pour Pessah, pour l’été. Le seul
prix qui compte étant celui que l’on veut bien mettre à notre soutien. Et à
vous croire, vous êtes prêts à payer cher. Le tout est de le prouver. Serge
Benattar
Quand
l'AFP s'empetre dans ses mensonges
POURQUOI LES JOURNALISTES DOIVENT ARRETER DE SE SERVIR DES INFORMATIONS DE L'AFP
: Quelques extraits d'une depeche de l'AFP ce jeudi soir 2 novembre 2000, 19h53,
que tout le monde pouvait consulter sur Yahoo: LE TITRE: Un attentat a la
bombe tue deux Israeliens et ebranle les espoirs de paix PLUS LOIN: Sur le
terrain, les affrontements se sont poursuivis faisant deux morts et une
cinquantaine de blesses parmi les Palestiniens et portant le bilan de cette
Intifada (revolte palestinienne) a 174 morts, en quasi-totalite des Arabes, y
compris les deux victimes de l'attentat. ENCORE PLUS LOIN: Parmi les deux
victimes figure la fille de Yitzhak Levy, leader du Parti national religieux (PNR),
une formation consideree comme l'emanation et le porte-parole des quelque
200.000 colons juifs installes dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, Ayelet
Levy. L'AFP commence donc par annoncer la mort de deux israeliens dans le
titre. Elle gomme ensuite l'importance de l'attentat en pretendant que les deux
victimes sont arabes, ce qui est un mensonge ehonte (surtout vu l'heure de la
depeche, 19h53, soit 20h53 en Israel. Or la radio israelienne annoncait avant
17.00 heure israelienne que les deux victimes etaient des passants juifs, et les
noms des deux victimes ont ete annonces une heure avant cette depeche). De plus,
en annoncant 174 morts "en quasi-totalite des Arabes", la egalement
l'AFP manipule ses lecteurs. Plus de 10% de ce macabre compte concerne des Juifs
israeliens (dont 5 dans les dernieres 48 heures) et il serait bon de
comptabiliser egalement a part les arabes israeliens. Mais il est plus facile de
generaliser pour eviter de relativiser les choses (je rappele cependant qu'une
victime est une victime, et que toute sont regrettables). Pour finir, l'AFP est
obliger de glisser au passage que l'une des victimes est juive (l'autre aussi
d'ailleurs, il s'agit d'un avocat), mais elle relativise les choses en associant
cette victime aux colons juifs, ceux qui ont le role des mechants dans la
conception simpliste de la propagande diluee et diffusee par l'AFP. La
presentation est d'ailleurs un defi a l'honnetete historique et journalistique.
Le PNR ne peut etre une emanation des colons de cisjordanie et gaza, etant donne
que c'est un parti cree en 1902 sous le nom de Mizrah'i et qui a pris le nom de
parti national religieux en 1964, bien avant la guerre des 6 jours et la
creation de la premiere "colonie"! De plus, en faire le porte-parole
des 200.000 colons est faux, d'autre partis les representants egalement (par
exemple l'Union Nationale, trois deputes) et le PNR ayant la majorite de ses
electeurs dans le reste d'Israel. Pourquoi ces mensonges et inexactitudes, car
cela permet d'attenuer les consequences de l'attentat. Finalement, semble
indiquer l'AFP, Ayelet Levy n'est pas victime du terrorisme palestinien, mais de
l'existence des colons! Plus abject que cela, tu meurs!
JOURNALISTES, N'UTILISEZ PLUS LES DEPECHES DE L'AFP. ELLES SONT MENSONGERES,
ERRONEES, PARTIALES, ET VOUS ENTRAINENT A COMMETTRE DES ERREURS DANS VOS COMPTE
RENDU. IL Y A D'EXCELLENTES AGENCES DE PRESSES ANGLAISES ET AMERICAINES. CELA
DEMANDE UN PETIT EFFORT EN PLUS POUR COMPRENDRE ET TRADUIRE, MAIS C'EST VOTRE
CONSCIENCE PROFESSIONNELLE QUI EST EN JEU!
Sur
la mort des enfants palestiniens...
" X, qui était âgé de 13 ans a été atteint à la tête par une balle
en plastique tirée par le caporal Y. Une autopsie a révélé que son décès
était dû à une déchirure, un hématome et un œdème du cerveau provoqué
par une fracture du crâne... "
Cette phrase ne vous rappelle rien ? C’est celle que reprend systématiquement
les médias pour décrire le conflit qui se déroule actuellement en Israël et
dans les territoires administrés. Seule ou accompagnée d’images, elle met en
scène d’un côté " le bien " incarnée par la dépouille d’un
enfant mortellement touché et de l’autre " le mal " en la personne
du soldat israélien, surarmé, dominateur et arrogant...
Or cette mort a été commentée ainsi :
" ...Il y avait une émeute au moment des faits et près de 150 personnes
faisaient de leur mieux pour rendre la vie insupportable aux huit soldats. Et,
entre autres activités, les émeutiers lançaient des projectiles qui
atteignaient leur cible, en tout cas de temps à autre. Si l’on considère les
risques auxquels était soumise l’armée dans ces conditions, à savoir le
risque de recevoir directement des blessures graves ou le risque d’être
attaquée par des tireurs embusqués, j’estime que le commandant de la
patrouille était pleinement fondé à ordonner que soit tirée une balle en
plastique. "
Qui ose remettre en cause cette histoire emblématique et le jugement qui en découle
? Comment peut-on trouver des excuses ou même des explications à ces "
bourreaux d’enfants " ? Seule la frange la plus xtrême de l’extrême
droite israélienne peut se permettre un tel commentaire d’un cynisme à la
limite du supportable...Et pourtant l’homme qui ose décrire ainsi les événements
est un juge, et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de Lord Justices
Jones, de la Hight Court anglaise. En fait, il ne commente pas les événements
actuels du Proche Orient mais relate des faits similaires qui se sont déroulés
en Irlande du Nord en 1976...
La Hight Court relaxa le soldat au motif " que
le tir de cette balle en plastique constituait un usage raisonnable de la force
étant donné les circonstances et que le Caporal Y a fait preuve en tirant de
prudence et de diligence ".
Cette décision fut même confirmée par un arrêt du 10 juillet 1984 rendu par
la Commission européenne des droits de l’homme, organe du Conseil de l’Europe
chargé de condamner les violations par les Etats des dispositions de la très
protectrice Convention européenne des droits de l’homme.
La Convention européenne des droits de l’homme protège le droit à la vie
dans son article 2-1, et énumère dans son article 2-2 des exceptions, en
particulier le c) aux termes duquel " La
mort n’est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans
les cas où elle résulterait d’un recours à la force rendu absolument nécessaire
pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection.
"
Pour la Commission, " une assemblée
hostile de 150 personnes jetant des projectiles sur une patrouille de soldats au
point que ceux-ci risquaient d’être gravement blessés doit être considérée
comme constituant une émeute " et elle ajoute que " la
Convention envisage précisément à l’alinéa c), le droit qu’ont les
autorités de prendre des mesures pour réprimer une émeute sans obligation de
se replier ou d’éviter d’agir face à la montée de la violence ".
Elle en déduit que la mort de l’enfant a été le résultat d’un recours à
la force rendu absolument nécessaire pour réprimer, conformément à la loi
une émeute au sens de l’article 2-2 c).
Israël n’est donc pas la seule démocratie ayant dû faire face à des émeutes
impliquant des enfants et elle n’est pas la seule a avoir dû recourir à la
force pour rétablir l’ordre public. Le fait que des soldats ait dû tirer sur
des enfants n’en fait pas le nouvel Hitler...
Ce droit de répression est formellement reconnu par la Convention européenne
des droits de l’homme et par d’autres textes protecteurs des droits de l’Homme
comme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques signé par
l’Assemblée Générale de l’ONU.
Dès lors, on ne peut que constater que les médias, les plus hautes instances
nationales et internationales qui réclament une application stricte des
garanties fondamentales de bonne justice, au premier rang desquelles le droit à
un procès équitable et impartial, et le respect du principe de la présomption
d’innocence, condamnent de façon définitive, à la lumière de quelques
images partielles et donc partiales, sans aucune autre forme de procès, un pays
et son peuple.
Les droits fondamentaux doivent bénéficier à tous car l’injustice commise
contre un homme n’est rien comparée à celle commise contre un peuple.
Elie Chaoul.
"
La Cuisson du Homard " - Par Michel GURFINKIEL
L'ex-place des Rois d'Israël était presque vide, hier, à Tel-Aviv. On ne
comptait, pour commémorer l'assassinat de Yitzhak Rabin, que quelques milliers
de personnes à peine. L'année dernière, ils avaient été cent cinquante
mille. Mais bien des choses se sont passées en douze mois, et bien des
illusions se sont envolées... Un premier ministre se réclamant de Rabin, le
travailliste Ehud Barak, a voulu accorder aux adversaires d'Israël - le
Hezbollah, la Syrie, Yasser Arafat - tout ce qu'ils exigeaient : l'évacuation
du Liban du Sud, la promesse d'un abandon du Golan, le feu vert pour un partage
de Jérusalem. En guise de réponses, il a reçu des injures, des refus hautains
et enfin la guerre. Voilà qui fait réfléchir. Et si Rabin, alav ha shalom,
s'était trompé ? Et si les accords d'Oslo avaient été la plus grave erreur
stratégique de l'Etat juif depuis son indépendance ? La question n'était
soulevée naguère qu'à la droite de l'échiquier politique israélien.
Aujourd'hui, la plus grande partie de la gauche se la pose à son tour.
Permettez-moi, à cet égard, de rapporter un apologue qui circule en ce moment
sur les messageries électroniques de Jérusalem, Tel-Aviv et Haifa :
l'histoire, navrante, de la cuisson du homard. Le homard, vous le savez, n'a pas
l'honneur d'être cacher. Il n'en passe pas moins, dans la plupart des cuisines
du monde, à commencer par la française, pour un régal. Encore faut-il le
cuire. Ce qui n'est pas facile. Le homard, en effet, ne peut être tué
préalablement : il doit être plongé tout vif dans le bouillon. Or il n'aime
pas ça. Il proteste, il siffle, il se raidit, il arque ses pinces, il fait
sauter le couvercle et enfin bondit, la carapace à moitié rouge, hors de la
marmite : une révolte qui, paraît-il, a fait défaillir plus d'un gastronome.
La solution existe, cependant. Elle consiste à mettre le crustacé dans une
marmite d'eau froide, puis à n'élever le feu que fort lentement, de quelques
degrés à peine à chaque fois. Le homard ne saisit pas ce qu'il se passe,
croit à de simples variations naturelles de la température ambiante, s'adapte
à chaque nouveau niveau de chaleur. Jusqu'à ce que, finalement, il commence à
se sentir mal. Mais à ce moment précis, le cuisinier ou la cuisinière met son
fourneau au maximum. En une minute à peine, avant même d'avoir dit ouf, Maitre
Homard est cuit et prêt à servir. Vous l'aurez compris, le parallèle avec le
processus de paix, et plus particulièrement encore avec les accords d'Oslo, est
frappant. Pendant des décennies, Israël refusait obstinément de se laisser
cuire. Ses colères, toutes pinces dehors, furent fameuses: guerre de
l'indépendance, campagne de Suez, guerre des Six Jours et du Kippour, Entebbé,
Liban. Un jour, un cuisinier plus subtil que les autres se décida enfin à
pratiquer la méthode progressive. Il mit Israël dans l'eau froide,
c'est-à-dire lui parla de paix, de reconnaissance mutuelle et de sécurité,
puis éleva le feu très lentement, très doucement, à travers mille petites
violations infinitésimales de l'esprit et de la lettre des traités, accords et
conventions. Israël s'adaptait à chaque nouveau niveau de chaleur,
s'engourdissait dans une eau de plus en plus tiède, se ralliait peu à peu aux
exigences de ses adversaires. Il était presque cuit. Il l'aurait été
entièrement si le cuisinier n'avait pas mis le feu au maximum un peu trop tôt,
en déclenchant la crise actuelle. Le homard juif a fini par se réveiller, in
extremis. Mais s'il est encore vivant, il porte, tout le long de sa carapace,
les stigmates de son mijotage. Israël, en ce mois de novembre 2000, se bat pour
Guilo, au coeur même de Jérusalem. Il est confronté, dans ses rues, ses
places, ses marchés, au terrorisme. Le Hezbollah le nargue sur sa frontière
nord. Sa minorité arabe est en révolte ouverte. Les liens qu'il croyait avoir
tissé avec une partie des pays arabes proches ou lointains ont presque tous
été rompus. Il lance des ultimatums, puis les reporte. Il retire ses chars
contre des cessez-le-feu dont l'adversaire affirme ouvertement qu'il ne les
respectera pas. Quand Yasser Arafat dit à Ehud Barak d'aller au diable,
celui-ci lui dépêche Shimon Peres. Certains analystes pensent que cette
faiblesse n'est qu'apparente et qu'elle permet au premier ministre actuel de
faire peu à peu, devant les Israéliens eux-mêmes et devant l'opinion
internationale, la démonstration des intentions réelles d'Arafat et de
quelques autres dirigeants arabes. Admettons. C'est là un jeu dangereux, un
strip poker géopolitique où, en attendant on ne sait quel grand chelème, on
se met à la merci d'un ennemi de plus en plus déterminé. Le retrait du
Sud-Liban, en juin dernier, n'a fait qu'encourager le Hezbollah et son
protecteur syrien à accroître leur pression sur la Galilée. Le succès du
Hezbollah, à son tour, a conditionné la nouvelle intifada palestinienne. Et
celle-ci a provoqué la rebellion des Arabes israéliens. Mais au-delà de la
stratégie ou de la tactique de Barak, le vrai débat porte en fait sur le
processus d'Oslo tout entier. Etait-ce encore Yithak Rabin que les quelques
milliers de manifestants de Tel-Aviv pleuraient hier à Tel-Aviv ? Je n'en suis
pas si sûr. Ils pleuraient plutôt sur eux-mêmes. Et sur leurs illusions
perdues.
Diffusé sur RCJ le 5 novembre 2000. © Michel Gurfinkiel, 2000.
Un
discret choix pro-arabe.
La France, mise sur la touche des négociations au Proche-Orient, ferait mieux
d'abandonner ses habits neutres et d'admettre qu'elle a choisi le camp
palestinien. Au lendemain de son récent passage à Paris, le Premier ministre
israélien Ehud Barak avait reproché au président de la République "
d'encourager un nouveau terrorisme ". De son côté, un journaliste
israélien réputé écrivait "qu'Israël devait aujourd'hui faire tout son
possible pour empêcher la France de devenir un médiateur direct dans le
conflit". En octobre 1989, notre pays exerçait la présidence de ce qui
était encore la Communauté européenne. Alors ministre de la Défense, Yitzhak
Rabin déclarait que notre position sur le processus de paix était sans
importance, "l'Europe n'[étant] pas dans le coup". Pour bien se faire
comprendre, il précisait quelques jours plus tard que "les Français
seraient les derniers à qui nous ferions appel". Derrière les démentis
officiels et les assurances prodiguées, ne serait-il pas opportun de voir enfin
ce qu'il en est réellement des bases de la politique française au
Proche-Orient, de cet équilibre que réaffirmait le président de la
République au lendemain du "caillassage" du Premier ministre, Lionel
Jospin, à l'université de Bir Zeit? En 1979, François Mitterrand est le seul
homme politique français à accueillir favorablement le traité de paix
égypto-israélien, mais il est dans l'opposition. Une fois au pouvoir, il
avance, avec une URSS en voie de décomposition, un projet de conférence
internationale avec participation des membres du Conseil de sécurité que les
Palestiniens défendent avec enthousiasme et que les Israéliens rejettent tout
aussi catégoriquement. Ce sera notre ligne de conduite de 1985 à 1991. Pas
question de plaider en faveur d'un dialogue direct entre parties qui conduirait
à écarter la France de la table des négociations. Lorsqu'éclate la crise du
Golfe en août 1990, le Premier ministre, Michel Rocard - à Paris -, et des
émissaires (MM. Mauroy, Cheysson, Dumas, Pisani, de Beaucé, Vauzelle) - à
Tunis - rencontrent à neuf reprises le président de l'OLP, qui avait pris le
parti de Saddam Hussein: "Nous entrerons à Jérusalem grâce aux missiles
irakiens." Dans le même temps, Israël est mis en quarantaine; aucun
ministre, dirigeant politique ou diplomate français ne s'y rend. Lorsqu'en
février 1991, le Quai d'Orsay commandite un film sur les ambassades dans la
guerre, le choix du ministre est simple: l'Egypte, l'Arabie Saoudite et la
Jordanie, même l'Algérie et l'Iran, mais pas l'Etat juif, arrosé par les Scud
irakiens. Au lendemain du conflit, les Européens décident de geler leurs
relations avec le président de l'OLP. Roland Dumas rencontre pourtant Yasser
Arafat. L'entretien a lieu en Libye, chez le colonel Kadhafi, qui, moins d'un an
auparavant, avait prêté son concours à une opération de débarquement de
commandos palestiniens près de Tel-Aviv. S'agissant de Jérusalem, la France
s'en tient à l'internationalisation de la ville, dans le cadre de l'unicité du
corpus separatum. Or, nous avons dédoublé nos implantations administratives et
culturelles. Leurs activités donnent d'ailleurs parfois l'impression d'être
tournées autant contre Israël qu'en faveur des Palestiniens. En février 1989,
une mission parlementaire apprend à ses dépens que les véhicules
immatriculés en Israël n'ont pas le droit de stationner dans la cour de la
représentation française. Quant à la fête nationale du 14 Juillet, elle est
l'objet de deux manifestations, l'une pour les Israéliens, l'autre pour les
Palestiniens et les religieux français. Apartheid insupportable, dénoncent les
juifs partisans de la paix, favorables au brassage, partisans d'une réception
commune. La France n'a pas protesté lorsque Israël a exclu Bethléem et les
villes arabes voisines des limites méridionales de Jérusalem, car cela rendait
plus facile ses rapports avec les municipalités palestiniennes. A l'inverse,
bien que situés en territoire israélien non contesté, le village arabe d'Abou
Gosh et son monastère bénédictin installé auprès d'une église croisée sur
un terrain domanial français ont été rattachés en 1949 au consulat général
par une "légère dérogation" temporaire. Les "raisons d'ordre
purement pratique" alors avancées ont depuis longtemps disparu, mais la
situation n'a pas changé. Lorsque le président israélien s'y est rendu en
janvier, il n'a pu être accueilli sur cette enclave nationale par le
représentant de la France: le monastère n'est pas du ressort de la compétence
territoriale de l'ambassade à Tel-Aviv et le consulat général à Jérusalem
n'entretient pas de rapports avec les autorités politiques de l'Etat juif.
D'ailleurs, pour la France, Tel-Aviv est la capitale d'Israël, tandis que la
vieille ville de Jérusalem est déjà reconnue comme faisant partie de la
capitale d'un futur Etat palestinien. Le premier point résulte d'un arrêté
conjoint des ministres socialistes des Relations extérieures et de l'Education
nationale "relatif à la terminologie des noms d'Etats et de
capitales". Cette décision a été confirmée par leurs successeurs de
droite. A Paris ou devant les Nations unies à New York, nos représentants
évoquent souvent "le gouvernement de Tel-Aviv", ville qu'il a
quittée dès 1949. Interrogé sur cette "erreur" par les journalistes
à l'issue de son déplacement à Jérusalem en février 1994, Alain Juppé
s'engagea à la faire rectifier au Journal Officiel. La correction ne sera
jamais effectuée. Quant au second, il est lié à la visite "privée"
que le chef de l'Etat a effectuée dans la vieille ville de Jérusalem en
octobre 1996 et dont on a surtout retenu le caractère médiatique. Si M. Chirac
n'était accompagné d'aucun officiel israélien, la présence à ses côtés de
Mme Leïla Shahid, déléguée générale de l'Autorité palestinienne en
France, eût mérité d'être davantage relevée. En effet, le geste à
l'intention des Arabes était clair: "Jérusalem-Est, y compris les
quartiers intra-muros, vous appartient." L'évolution politique de M.
Chirac est d'ailleurs intéressante. Premier ministre d'un gouvernement de
cohabitation (1986-1988), il prend le contre-pied des positions que prône le
président de la République. "Je ne suis pas partisan d'un Etat
palestinien [...]. C'est une formule rhétorique, elle n'est pas
réaliste", déclare-t-il à un journaliste israélien, ajoutant qu'il se
refuse à rencontrer Yasser Arafat. Elu à la tête de l'Etat, il hésite à se
rendre aux funérailles de Yitzhak Rabin en novembre 1995, puis se rapproche du
président de l'Autorité palestinienne. En mars 1996, à la suite d'une série
d'attentats qui ont fait une soixantaine de morts chez les Israéliens juifs, un
sommet antiterroriste se réunit à Charm el-Cheikh. M. Arafat est la première
personnalité que le président français tient à rencontrer, avant Shimon
Peres. Cette année, le président de l'Autorité palestinienne a été reçu à
l'Elysée dès le 1er juillet, avant tout autre dirigeant étranger, au moment
où la France assumait la présidence de l'Union européenne. Deux jours plus
tard, le Conseil national palestinien déclarait son intention de proclamer un
Etat indépendant le 13 septembre, annonce qui conduisit à la rencontre
infructueuse de Camp David 2 et à la montée des tensions. Et, le 4 octobre, on
apprenait que M. Chirac avait sermonné M. Barak devant M. Arafat, tandis que la
télévision s'étendait complaisamment sur les embrassades
franco-palestiniennes. A tous ces exemples de parti pris, s'ajoute le camouflet
que ses partenaires majeurs de l'Union européenne ont infligé à la France le
20 octobre à l'Assemblée générale des Nations unies, en se dissociant par
leurs votes du texte préparé par la présidence française avec les
Palestiniens. Notre pays restera sur le banc de touche. Il serait plus franc de
reconnaître qu'il a choisi son camp. Qu'il en soit fini de l'hypocrisie et du
mensonge qui ont (trop) longtemps guidé notre politique proche-orientale.
Après tout, les sondages indiquent que l'opinion publique penche dans le même
sens. Ou faudrait-il se demander, comme on l'a affirmé pour M. Sharon
parcourant l'esplanade du Temple/des Mosquées, si le président de la
République n'est pas, lui aussi, mû par des considérations électoralistes ?
"
Méfiez-vous des défenseurs d'Israël !!! " Par David ISRAEL (
Emounath Israël ).
Monsieur Jacques TARNERO, notable français bien connu et respecté de la
Communauté Juive de France depuis de nombreuses années, notamment dans ses
combats contre le Racisme et l'Antisémitisme a des mérites incontestables et
des bonnes intentions A PRIORI incontestées dans l'expression de son engagement
écrit sus-mentionné ( Cf Emounath Israël N° 105 ). Cependant, et malgré le
respect que nous avons pour ses intentions discursives, nous pourrions réagir
à de très nombreux points précis qui sont tout à fait discutables. Ne
souhaitant pas être inutilement long, nous ne soulèverons qu'un point
essentiel de l'article, qui nous semble être une erreur très grave de jugement
et dont les conséquences dangereuses peuvent engendrer une véritable
perversion de la vérité la plus objective. En effet, aussi objectives puissent
être ses intentions avouées, surtout lorsqu'on adresse un article au quotidien
" Le Monde ", il ressort de l'article de Monsieur TARNERO une volonté
de présenter des responsabilités symétriques et analogues aussi bien côté
israélien que palestinien pour expliquer l'impasse dans laquelle se trouve
Israël. Nous pensions qu'il était nécessaire de diffuser l'article de
Monsieur TARNERO auprès de nos lecteurs afin d'attendre ou de recevoir telle ou
telle réaction. Nous n'avons à ce jour, ni lu ni reçu la moindre réaction,
ce à quoi malheureusement, nous nous attendions. C'est pourquoi nous avons
décidé de réagir dans ce N° 108 de notre bulletin, afin d'attirer
l'attention de nos lecteurs sur les dérives incroyables auxquelles peuvent se
livrer les " défenseurs " d'Israël, - ceci étant d'ailleurs aussi
vrai pour les défenseurs juifs que les défenseurs non-juifs - , afin d'appeler
nos amis à une vigilance pointilleuse et éclairée sur les articles ou
interventions jouissant d'ouvertures dans la presse nationale française.
Monsieur TARNERO commence de façon fort justifiée par s'interroger et
interpeller la Presse (bien que de façon implicite et non explicite) en
déplorant : " Comment interpréter cette dissymétrie dans l´indignation
? Quel est ce mépris non dit pour les uns autant que cet étrange soulagement
de pouvoir qualifier les juifs israéliens de " tueurs d´enfants " ?
" Jusque là, rien d'autre qu'une question de bon sens ayant le mérite
d'être posée. Mais il poursuit aussitôt, comme pour demander pardon de dire
une vérité accusatrice, et prouver son objectivité - " Cette attitude
arabe rencontre pour son plus grand bonheur-malheur une attitude
judéo-israélienne complémentaire. On aurait pu penser que l´orientalisation
d´Israël, par la venue au pouvoir de la droite nationaliste ou par la
transformation culturelle de la société (les sépharades), allait rapprocher
les identités culturelles par une symétrie des mentalités. Il n´en est rien.
On ne déteste jamais tant que son reflet. " Ce COMMENTAIRE pour le moins
insolite de la part de MONSIEUR TARNERO a non seulement aucun fondement de
vérité sociologique mais encore moins historique. Les Sépharades en ISRAEL
tout comme d'ailleurs en France n'ont cessé de soutenir le processus de "
Paix " d'OSLO au nom d'une pseudo-" symétrie des mentalités ".
Les prises de position en faveur de la politique de la GAUCHE israélienne sur
la question des Territoires, aussi bien de la part de David LEVY, ministre
sépharade oh combien emblématique du monde sépharade en ISRAEL, et du Rav
Ovadia YOSSEF, ancien Grand Rabbin Sépharade d'Israël qui, à l'encontre de
tous les GRANDS Décisionnaires rabbiniques, aussi bien achkénazes que
sépharades, a décrété que " pour sauver des vies humaines ", il
était juridiquement permis (d'après lui) de renoncer à des parcelles de
TERRE, prouvent bien que l'argument avancé par Monsieur TARNERO est tout
simplement erroné. Quant à sa conclusion pour le moins douteuse " On ne
déteste jamais tant que son reflet ", elle ne peut avoir semble-t-il, une
explication claire que par les mots qui suivent : " Ce sont deux autismes
qui se font concurrence dans une surenchère mimétique de rejet. Du crime de
Baruch Goldstein à l´assassinat de Rabin par un fanatique juif, c´est une
part obscurantiste que la démocratie israélienne a laissé croître. Les
colonies se sont transformées en autant de bastions fondamentalistes ".
Comment monsieur TARNERO PEUT-IL CROIRE que pécher par " symétrie "
serait moralement plus honnête ou plus digne que de pécher par "
dissymétrie " ? Comment pouvez-vous en effet comparer deux actes, certes
indiscutablement condamnables et d'ailleurs allègrement condamnés de façon
unanime tant par le monde juif politique que religieux (sans parler des
condamnations extérieures noyées dans l'océan des condamnations auxquelles
ISRAEL est habitué), qui sont des actes isolés et ponctuels n'ayant aucune
commune mesure de symétrie possible pour tout regard vraiment objectif, avec
des appels au meurtres quotidiens dans les mosquées, une éducation scolaire
des plus jeunes enfants horriblement manipulés et fanatisés par l'Autorité
palestinienne alors que celle-ci était officiellement dans une situation de
" PROCESSUS DE PAIX " ? Pendant que dans les manuels scolaires
israéliens les professeurs enseignaient la PAIX, pendant qu'en ISRAEL, même
ceux de droite comme vous dites, et pas seulement ceux de droite, s'opposaient
idéologiquement au Processus de Massacres d'OSLO en raison de leur légitime
méfiance à l'égard d'ARAFAT et de son entourage, pendant que ces opposants
légitimes ont cependant accepté le jeu de la démocratie envers et contre
leurs profondes convictions, l'incitation à la haine distillée quotidiennement
dans toutes les couches de la population palestinienne affamée par ARAFAT, a
façonné une nouvelle génération de palestiniens qui en bons petits soldats
du DJIHAD, sont prêts à sacrifier leur vie pour la cause " sacrée "
de l'extermination d'ISRAEL et du Peuple JUIF. Vous osez qualifier des Juifs
pacifiques amoureux de leurs Terres depuis plus de 2000 ans, privés de ce droit
historique et naturel par l'ensemble des Nations qui furent les Mères
spirituelles de celles qui souhaiteraient aujourd'hui dicter de façon bien
cynique à ISRAEL la conduite à tenir face aux palestiniens - de "
bastions fondamentalistes " tentant ainsi de les diaboliser et de les faire
passer aux yeux de l'opinion internationale, comme tout aussi coupables que les
palestiniens dans la tournure catastrophique du Processus d'OSLO. Pardonnez-moi
de vous dire MONSIEUR que vous êtes dans votre analyse bien plus méprisant que
les journalistes que vous semblez décrier. Ils ont au moins pour eux, "
l'argument " de dire ou d'écrire ce qu'une partie de leurs lecteurs
veulent entendre ou lire. Les Journalistes ne sont pas forcément des hommes de
FOI. Le plus souvent, ils " exécutent " - dans le sens que vous
voudrez - une commande qui se doit d'être " honorée ". Mais vous qui
parlez en " défenseur " , vous ne faites qu'accabler ISRAEL par des
insinuations sournoises contre ce qu'elle a de plus méritoire et de plus
exemplaire : des habitants juifs qui risquent leur vie chaque minute du jour et
de la nuit pour le bien de tout le Peuple d'Israël, car " coupables "
de vivre chez eux, en subissant la haine de leurs voisins immédiats et la
réprobation de leurs frères spirituellement atteints par la dépendance
maladive du regard des Nations … et tout cela en tâchant de rester les plus
dignes possible en dépit des agressions permanentes dont ils sont l'objet. NON…vous
ne défendez certainement pas ISRAËL en tentant de faire porter le chapeau sur
la droite et les religieux d'ISRAËL. Cette finesse discursive aussi grosse
qu'un éléphant ne trompe personne quant aux intentions réelles de son auteur.
Certains défendent ISRAËL à fond à condition qu'ISRAËL perde son âme, sa
THORA ou sa TERRE. Cette attitude qui existe d'ailleurs de façon bien
implantée en France, consistant à exploiter le conflit entre israéliens et
palestiniens à des fins idéologico-politiques visant à ne reconnaître les
bons juifs que lorsqu'ils sont les enfants des victimes de la SHOA, ou victimes
d'attentats antisémites d'extrême droite, est bien connue des Juifs de France
de la nouvelle génération. Vous ne croyez tout de même pas prendre tous les
juifs de France pour des gauchisants aveuglément convaincus par vos propos
anti-droite et anti-religieux qui ne servent que les intérêts de
l'Internationale Socialiste ? bien que n'ayant - vous vous en doutez, aucune
sympathie pour l'extême droite française, pas plus que pour aucun extrémisme,
votre jugement - de par sa méthode, relève d'un extrémisme plus dangereux
pour le Peuple Juif et pour Israël que celui provenant de mineurs désoeuvrés
de banlieues parisiennes, aussi manipulés à Paris qu'à GAZA. Non Monsieur
TARNERO, non à vous journalistes juifs et non-juifs qui vous exprimez à
longueur de colonnes en parlant de nos frères comme des " colons "
vivant en Territoires " occupés ". Ces colons comme vous les appelez
de façon historiquement inexacte et sociologiquement insultante, sont de
véritables Tsaddikim (Justes) ayant pour eux le bon droit de la Thora. Seuls
les palestiniens sont des colons en exerçant illégalement une autorité sur la
Terre d'Israël, et ce, pour le grand malheur du Peuple Juif et en raison de
l'irresponsabilité d'une partie de ses Chefs. Cette Thora, que vous avez le
tort d'oublier ou de mépriser, qui est et restera à jamais la seule et unique
justification légitime de la présence du Peuple Juif sur la Terre d'Israël,
est aussi la seule qui donnera à vos commentaires une parcelle de vérité
historique qui restera dans l'Histoire que raconteront vos enfants. Vous pourrez
certes continuer à mépriser, en les traîtant d'extrémistes ou d'utopiques
rêveurs, tous ceux qui osent parler de D.ieu au 21ème Siècle. N'oubliez pas
juste une chose : c'est au nom et à cause de ces rêves que notre Peuple a
été massacré par la quasi totalité des Nations de la Terre, y compris celles
qui aiment aujourd'hui à vouloir donner des leçons d'humanisme à Israël.
C'est à cause de la haine des Nations que certains juifs préfèrent la douce
assimilation aux Lumières intellectuelles posant un voile artificiel
d'obscurité sur leur existence pour se tenir éloignés de la Lumière Divine,
afin d'éviter les combats de leurs ancêtres. Ce n'est pas la paix avec les
ennemis qu'il désirent. Ils désirent qu'on leur fiche la paix. C'est au nom de
ce même rêve de la réalisation de toutes les prophéties d'Israël, que
certains de nos frères ont le courage de braver tous les dangers et souffrir
toutes les attaques, confiants en l'Eternel D.ieu d'Israël qui réalisera,
comme Il l'entendra, quand Il le décidera et au rythme qu'Il voudra, la
totalité des prophéties à l'image de celles que nous avons commencé de vivre
depuis 200 ans. Plus nous approchons du but, plus les adversaires seront
nombreux, subtils et violents. Mais nous savons qu'aujourd'hui comme depuis 5761
ans, rien ne se fait dans ce monde qui ne soit vu d'en haut. Comme l'enseignent
nos Prophètes " l'Eternité d'Israël ne sera jamais démentie ".
Mais pour que celle-ci se vive au mieux tant pour les juifs que pour les
non-juifs, " Emounath Israël " - la Foi d'Israël se doit d'être
enseignée partout avec amour, conviction et constance sans jamais éprouver le
moindre sentiment de haine à l'égard de ceux qui se trompent dans leur
jugement, ni de complexes à l'égard de ceux qui souhaitent nous isoler, mais
en combattant idéologiquement toutes les idées insidieuses ou affirmations
mensongères afin que tous les êtres épris de justice et de vérité - tant
parmi nos frères juifs que nos amis non-juifs - chassent de leur esprit et de
l'esprit de notre génération, les diverses expressions de l'idolatrie
médiatique et politique des Temps modernes. © David ISRAEL (Emounath Israël).
Quelques
Mythes de Plus par Joseph Farah
Les commentaires que j'ai faits récemment à propos du Moyen-Orient ont
déchaîné une tempête virtuelle internationale sur Internet. Depuis que j'ai
écrit Les Mythes du Moyen-Orient, il y a une quin-zaine de jours, j'ai été
inondé d'e--mails venus du monde entier, avec 5 000 lettres au moins en
prove-nance d'Israël ! L'article a été tra-duit en une dizaine de langues. Il
a fait l'objet de débats télévisés. On l'a lu à la radio nationale en
Israël. Et, alors que la plupart des réac-tions ont été favorables et
passion-nées, j'ai également reçu des me-naces de mort, adressées à
moi-même mais également à ma fa-mille. Des accusations mauvaises, obscènes,
vulgaires et des sac-rilèges ont été portés contre moi. Ces réactions
illustrent bien à quel point Arabes et Israéliens sont éloignés dans ce
soi-disant "processus de paix". Il est évident qu'il n'y a eu aucun
progrès depuis 1947. En fait, actuellement, on a toutes les preuves de la
tentative de cer-tains dirigeants arabes de réviser l'histoire d'une nouvelle
manière pour faire croire qu'Israël ne peut strictement rien faire pour
apaiser la violence. Dans une interview publiée dans le journal italien La
Republica, le 24 mars de cette année, le cheikh Ikrama Sabri, la personnalité
mu-sulmane le plus éminente de l'Au-torité palestinienne à Jérusalem, a
décrété que le mur des Lamen-tations, qui est tout ce qui reste du Temple
juif, n'a aucune signification religieuse pour les Juifs: "Soyons clairs:
le mur de Lamentations n'est pas un lieu saint pour les Juifs, c'est une partie
intégrale de la mosquée. Nous l'appelons al-Bouraq le nom du cheval avec
lequel Mohammed est monté au ciel en partant de Jérusalem." En fait, le
mont du Temple et le mur des Lamentations sont, selon les érudits juifs le seul
véritable lieu saint pour le judaïsme. Le président de l'Autorité
palestinienne, Yasser Arafat, a fait lui même des déclarations similaires
récemment, prétendant que la ville de Jérusalem n'a pas de signification
réelle pour les Juifs. Il a répété ce qu'il avait déjà affirmé le 28 juin
1998 à la télévision al-Djezira, lorsqu'il avai déclaré: "Laissez-moi
vous dire quelque chose. La question de Je'rusalem n'est pas un problème
uniquement palestinien. C'est un problème palestinien, arabe, isla-mique et
chrétien." Le journaliste lui ayant demandé si c'était également un
problème concernant les Juifs, il avait répon-du: "Non. Je vais être
précis, si vous le permettez - ils considérent que Hébron est plus sainte que
Jérusalem." Yasser Arafat est l'un de ces dirigeants arabes qui
suggèrent, et on en reste pantois, qu'il n'y a jamais eu de Temple juif en ce
lieu. "Jusqu'ici, aucune des fouilles qui ont été menées n'ont pu
prou-ver où se trouvait le Temple, pré-tend-il. Cela fait 30 ans qu'ils se
sont emparés de la Vieille Ville et ils n'ont pas réussi à donner la moindre
preuve de l'endroit où était situé ce Temple." Croyez-vous vraiment
qu'il puisse y avoir le moindre compromis avec des gens qui sont en proie à de
tels fantasmes ? Cette remarque, Yasser Aralat ne l'a pas faite par hasard. Dans
un discours précédent diffusé sur les ondes de la Voix de la Palestine le 10
octobre 1996, il avait déclaré: "Commençons avec le saint mur de Bouraq.
C'est là son vrai nom et non le mur des Lamentations. Après la révolution
sacrée de Bouraq en 1929... Ia commission internationale Shaw a déclaré qu'il
s'agissait d'un mur qui est saint pour les Musulmans. il se termine à la Via
Dolorosa. Il s'agit-là de lieux saints pour les Chrétiens et les
Musulmans." Vous comprenez sans doute mieux maintenant pourquoi même
aujourd'hui, le Waqf essaie d'em-pécher les Juifs ou ceux qui ne sont pas
musulmans de pénétrer sur ce site. Vous comprenez peut-étre main-tenant
pourquoi à l'époque où Jérusalem était occupée par les les Musulmans, les
églises des Chré-tiens et les synagogues des Juifs ont été détruites ou
profanées. Ceci devrait, à lui seul, démontrer de manière probante à tout
observateur objectif que les pro-blèmes que l'on constate aujourd'hui au
Moyen-Orient ne seront pas résolus en créant un "Etat palestinien".
Il est temps de dire à ceux qui ne le savent pas encore que le dirigeant de ce
mouvement - Yasser Arafat - n'est pas "palestinien" du tout. En effet,
il est né en Egypte. Mais, sa famille a quelques liens historiques avec cette
région, bien que cela, il ne le reconnaîtra pas sur des châînes de
télévi-sion américaines comme ABC ou CNN. L'oncle de Yasser Alafat a été
grand mufti de Jérusalem dans les années 1920 et 1930. C'est lui, qui a tiré
la conclusion pour la première fois, que Mohamuned est monté au ciel à partir
du dôme du Rocher sur le mont du Temple. Et c'est lui qui, dans une alliance
impie avec Adolph Hitler, a con-damné les Juifs et les desseins qu'ils avaient
pour leur capitale éternelle. La vérité est que Jérusalem a une importance
unique pour les Juifs. C'est un endroit qui a tou-jours été décrit et
révéré dans le judaïsme. Pendant des siècles, pendant la diaspora, et
depuis toujours, les Juifs du monde entier ont prié en se tournant vers
Jérusalem, ont pleuré la destruction de leur Temple et, remplis d'espoir, ont
répété cette phrase: "L'an prochain à Jérusalem". Et, je le
répéte encore, tant que toutes les parties engagées dans la guerre et dans la
paix au Moyen--Orient ne reconnaûtront pas les vérités historiques et
archéologiques fondamentales, il ne sert à rien de prétendre que des
con-cessions territoriales périphé-riques pourront déboucher sur la paix.
Joseph Farah
Le
cheikh Yassine : «Nos armes sont dirigées contre Israël»
A quelques heures de la fin de l'ultimatum lancé par Ehud Barak,
le fondateur et guide spirituel du Hamas a accordé un entretien au Figaro et à
RFI. Son mouvement radical opposé au processus de paix a été affaibli ces
derniers mois par une vague d'arrestations ordonnées par l'autorité
palestinienne. Propos recueillis à Gaza par Thierry Oberlé Publié dans le
Figaro Quotidien du mardi 10 octobre,
– Quelle directive donnez-vous aux militants du Hamas alors que l'ultimatum d'Ehud
Barak expire ? Ahmed YASSINE. – Je les salue et je salue leur djihad. Il faut
que nos enfants développent un mode de résistance. Il faut utiliser tous les
moyens pour s'opposer à cette attaque injuste et disproportionnée. J'invite
les chebabs (les jeunes. NDLR) à défendre leurs frères palestiniens qui
jettent des pierres les mains nues dans tous les lieux de confrontation, à
Jérusalem et ailleurs. J'invite les kataïb (branche armée du Hamas. NDLR) à
les défendre, à développer leurs méthodes et à s'adapter en fonction de la
situation pour affronter la machine de guerre israélienne. Pourtant l'ultimatum
a été suivi d'une accalmie, en particulier dans la bande de Gaza. Ce n'est pas
vrai. Barak a rasé la région de Netzarim. Il a détruit les bâtiments autour
de la forteresse israélienne, et désormais, celui qui lancera un caillou sera
fusillé car il ne trouvera pas où se cacher. Il a fait le vide et c'est
pourquoi les confrontations se sont calmées. Quelle est votre réaction à
l'enlèvement de soldats israéliens par le Hezbollah ? L'opération réussie
par le Hezbollah n'est qu'une partie de la résistance contre Israël. De ma
place, je salue les membres du Hezbollah et leur courage. Cette action confirme
qu'Israël, quelle que soit sa force, ne peut pas confronter les peuples et que
la résistance libanaise et le peuple libanais sont dans la même tranchée. Le
mouvement de sympathie exprimé par les peuples arabes confirme que l'existence
d'Israël dans la région n'est pas désirée. Israël est un corps intrus qui a
été imposé de force et sera enlevé de force. Inch'Allah ! Pourquoi le
Hezbollah est-il plus efficace que le Hamas ? Vous vous trompez. Le Hezbollah et
le Hamas suivent une ligne identique. Mais le Hezbollah a le soutien de
l'autorité au Liban alors que le Hamas est confronté à la position de
l'autorité ici. Il existe une coordination sécuritaire
israélo-palestino-américaine qui constitue un obstacle aux opérations et les
dévoile. Un responsable palestinien a d'ailleurs déclaré il y a deux mois:
«Nous avons avorté 172 opérations.» Ceci explique un certain nombre
d'échecs des kataïb Al Qassem, l'aile militaire du Hamas. La dernière de ce
type a lieu à Taïba. Des centaines de nos enfants sont emprisonnés dans les
prisons palestiniennes. On leur a pris leurs armes et leurs explosifs. Quand
allez-vous lancer un ordre de révolte contre l'autorité palestinienne ? Je
peux vous rassurer: ce jour ne viendra pas. Nous n'allons pas orienter nos armes
vers les poitrines du peuple palestinien. Nos armes seront dirigées vers
l'ennemi israélien seulement. C'est l'Amérique qui souhaite que le combat soit
interne. Nous allons supporter la prison et les poursuites de l'autorité, mais
nous n'ouvrirons jamais le feu contre eux. Faut-il s'attendre à des attentats
en Israël ? Pour nous, toutes les terres palestiniennes sont un champ de
résistance. Le principe du Hamas est de résister à l'occupation jusqu'à ce
qu'elle cesse. La branche militaire du Hamas contrôle les activités pour
qu'elles s'arrêtent ou qu'elles augmentent en fonction des circonstances
objectives et de l'évolution de la situation. Que pensez-vous de l'attitude de
l'Europe et en particulier de la France ? L'Europe est hésitante. Elle n'est
pas stable. Elle court derrière les positions américaines et ne peut pas dire
non. La France a en revanche une position plus avancée. Le président Chirac a
pris une bonne position. Nous demandons à toute l'Europe de prendre la France
comme exemple et d'apporter un soutien affirmé au peuple palestinien. Quel
avertissement lancez-vous à M. Ehud Barak ? Je le préviens que la force ne
dure jamais pour personne. L'histoire montre quelle fut la trajectoire de ceux
qui l'employaient. Je lui dis: «Attends de voir quel sera ton sort...»
Jérusalem
: il est urgent d'attendre, par Elie Wiesel
"Où que jaille, disait le célèbre Rabbi Nahman de Bratzlav, mes pas
conduisent à Jérusalem."
Et pourtant.Juif résidant aux Etats-Unis, je me suis longtemps interdit
d'intervenir dans les débats intérieurs de l'Etat d'Israël. Ne partageant pas
ses tragédies, n'étant pas exposé aux dangers qui menacent sa population et
peut-être même son existence, je ne m'arroge pas le droit de le conseiller sur
les moyens de les surmonter. Ayant vécu ce que j'ai vécu et écrit ce que j'ai
écrit, je crois que mon devoir moral est simplement et inévitablement de
l'aider, dans la mesure du possible, à atteindre le bonheur et la stabilité
sans entraîner le malheur autour de lui. Et de l'aimer dans la joie aussi bien
que dans la tristesse. Par-delà les frontières, je considère son destin comme
étant mien puisque ma mémoire est liée à son histoire. Quant à sa
politique, elle me concerne, certes, mais indirectement. Ses exercices électoraux
m'intéressent, ses bévues m'embarrassent, mais n'étant pas citoyen israélien,
je n'y participe pas. J'éprouve de la sympathie pour tel politicien et des réserves
pour tel autre, mais cela est mon affaire privée ; je n'en parle pas.
Ce comportement me vaut parfois lettres ouvertes et articles acerbes de la part
de journalistes et intellectuels de gauche ; ils m'en veulent de ne pas
protester chaque fois que la police ou l'armée israélienne agissent avec excès
envers des Palestiniens civils ou armés. Je ne réponds que rarement. Mes
critiques ont leur conception de l'éthique sociale et individuelle et moi la
mienne. Moi je leur accorde le droit de critiquer, mais eux nient le mien de
m'abstenir.
Mais aujourd'hui, il s'agit de Jérusalem, ce qui est différent. Son sort
affecte non seulement les Israéliens, mais aussi les Juifs comme moi en
diaspora. Le fait que je n'habite pas Jérusalem est secondaire ; Jérusalem
m'habite. A jamais indissociable de ma judéité, elle reste au centre de mes
engagements et de mes rêves.
Pour moi, Jérusalem se situe à un niveau plus haut que la politique. Plus de
600 fois mentionnée dans la Bible, Jérusalem est ancrée dans la tradition
juive dont elle représente l'âme collective et le repère national.
Existe-t-il une religion ou une histoire où Jérusalem joue un rôle plus
continu et occupe une place plus exaltée ? C'est elle qui nous lie les uns aux
autres. Aucune prière n'est plus belle, ni plus nostalgique que celle qui évoque
sa splendeur passée et le souvenir accablant de sa destruction.
Un souvenir personnel : lorsque j'y vins pour la première fois, j'eus
l'impression que ce n'était pas la première fois. Et depuis, chaque fois que
j'y vais, c'est toujours la première fois. Ce que j'y éprouve, je ne le
ressens nulle part ailleurs. Un sentiment de retour à la maison de mes ancêtres.
Le roi David et Jérémie m'y attendent.
Et pourtant. Maintenant, dans les milieux politiques, on parle d'un plan selon
lequel la majeure partie de la Vieille Ville de Jérusalem tomberait sous la
souveraineté palestinienne. Le mont du Temple, sous lequel se trouvent les
vestiges du temple de Salomon et de celui d'Hérode, appartiendrait désormais
au nouvel Etat palestinien.
Que les musulmans tiennent à conserver un lien privilégié avec cette ville à
nulle autre pareille, on peut le comprendre. Bien que son nom ne figure point
dans le Coran, elle est la troisième cité sainte de leur religion. Mais pour
les juifs, elle reste la première. Mieux : elle est la seule. Pourquoi les
Palestiniens ne seraient-ils pas satisfaits de garder le contrôle de leurs
lieux saints, comme les chrétiens auraient droit au contrôle des leurs ?
Comment peut-on oublier que, de 1948 à 1967, pendant que la Vieille Ville était
occupée par la Jordanie, les juifs n'avaient pas accès au mur des
Lamentations, malgré l'accord signé entre les deux gouvernements ? A l'époque,
les Palestiniens ne revendiquaient pas un Etat pour eux et ne mentionnaient
jamais Jérusalem. Je défie quiconque de me prouver le contraire.
Pourquoi les Palestiniens s'obstinent-ils soudain à conquérir Jérusalem comme
capitale, mettant en danger toutes les négociations internationales autour des
accords d'Oslo ? Est-ce pour remplacer au moment voulu l'Egypte et l'Arabie
saoudite dans la position de leadership du monde arabe tout entier ?
Yasser Arafat, pourtant aimé de certains officiels à Washington, a réussi à
choquer les chefs de la diplomatie américaine lorsque, à Camp David, en
juillet dernier, en repoussant les concessions ultra généreuses d'Ehoud Barak,
il déclarait qu'il n'y a jamais eu de temple juif à Jérusalem. Ignorance
surprenante ? Possible. Mais on aurait tort de ne pas envisager cette déclaration
sous son angle politique. Autrement dit : lorsque Arafat exige la Vieille Ville
de Jérusalem pour en faire sa capitale, il prive en fait le peuple juif de sa légitimité
sur la cité de David et son droit sur son passé historique.
On nous dit : si Israël a fait des concessions sans précédent, y compris sur
Jérusalem, c'est pour la bonne cause. C'est pour la paix. Argument qui ne
manque pas de poids. La paix est la plus noble des aspirations ; elle mérite
qu'on lui sacrifie ce qui nous est le plus précieux. Je veux bien. Ce précepte
semble sage et généreux. Mais est-il applicable à toutes les situations ?
Peut-on dire : "La paix à n'importe quel prix", toujours ? L'accord
infâme de Munich n'était-il pas motivé chez les Anglais et les Français par
un désir naïf de sauver la paix du monde ? Si céder des territoires
semblerait, dans certaines conditions, concevable car politiquement pragmatique
sinon impératif, peut-on en dire autant d'un plan qui entraînerait le
renoncement à l'Histoire ou sa mutilation ?
En clair : y a-t-il un historien ou un archéologue qui nierait la présence
juive trois fois millénaire au mont du Temple ? Mais alors, de quel droit
Arafat le revendique-t-il ? Et pourquoi le président Clinton, pourtant ami
d'Israël, lui donne-t-il son appui ? Mais alors, aussi, de quel droit le
premier ministre israélien Ehoud Barak se soumettrait-il à ses pressions ? Et
l'Histoire, pour lui, c'est quoi ? Un slogan de propagande, et rien d'autre ? Un
procédé de relations publiques ? Mais, pour mes frères en Israël, ôter la
dimension historique de Jérusalem et d'Israël, n'est-ce pas nier leur droit
d'y résider et d'y bâtir leurs foyers ?
On me demandera : et la paix, là-dedans ? Je continue à y croire de tout mon
coeur. Mais je me méfie de tout ce qui me rappelle la tentative malheureuse des
années 1930 connue sous le nom d'apaisement, car nous nous souvenons de ses
conséquences. Donner la Vieille Ville de Jérusalem à Arafat et ses
terroristes, n'est-ce pas les rassurer dans leur voie et, à la limite, les récompenser
?
Les Palestiniens insistent aussi sur le "droit de retour" de plus de 3
millions de réfugiés. Là-dessus, Israël est uni dans son refus. Les
pacifistes les plus fervents, dont les grands écrivains Amos Oz, A.B. Yeoshua
et David Grossman, s'y opposent publiquement. Et vigoureusement. La solution
d'un retour massif est impensable. Amener 3 millions de Palestiniens en Israël
signifie son suicide physique, ce qu'aucun Israélien de bonne foi ne peut
admettre.
Dans le même ordre d'idées, ne peut-on pas dire qu'amputer Jérusalem de sa
partie historique équivaudrait pour de nombreux juifs à une sorte de suicide
moral ?
Lorsque, en 1967, le jeune colonel parachutiste Motta Gur s'écria dans son téléphone
de campagne : "Le mont du Temple est entre nos mains", le pays tout
entier se mit à pleurer. Allons-nous maintenant pleurer son abandon ?
Je le dis avec tristesse : ayant vu sur l'écran les visages tordus de haine des
jeunes Palestiniens durant l'Intifada II, ayant entendu les discours enflammés
de leurs dirigeants, ayant étudié les manuels scolaires publiés en 2000 sous
l'Autorité palestinienne, il m'est aujourd'hui plus difficile de croire en la
volonté de paix chez les Palestiniens. Pour leurs militants, Israël représente
une offense permanente. Ils ne veulent pas d'un Israël amoindri, il ne veulent
pas d'un Israël tout court. C'est aussi simple que cela.
Et pourtant. Puisque toutes les options semblent avoir été épuisées, la paix
reste notre unique rêve : des deux côtés, la violence et la guerre ont rempli
trop de cimetières. Cela ne peut pas et ne doit pas durer.
Je le dis en tant que juif qui aime Israël : les Palestiniens sont des êtres
humains. Ils ont le droit de vivre librement, dignement, sans peur ni honte. Et
il incombe au monde et à Israël de tout essayer pour les y aider sans leur
faire perdre la face.
Cela s'applique encore plus aux Arabes qui résident en Israël : citoyens,
leurs droits civiques doivent être mieux protégés. Alors, ils ne seront pas
tentés par les démons de la double loyauté.
Quant au problème de Jérusalem, ne vaudrait-il pas mieux de régler les crises
et les urgences dans une ambiance de confiance et de respect mutuels, tout en
remettant le sort de Jérusalem à plus tard ? Entre-temps, des ponts humains
pourraient être construits entre les deux communautés : visites réciproques
d'écoliers, lycéens, étudiants ; échanges réguliers entre instituteurs,
musiciens, écrivains, chercheurs, artistes, industriels, journalistes. Et plus
tard, mettons dans vingt ans, leurs enfants seront mieux équipés pour aborder
la plus brûlante des questions : Jérusalem.
Et tous comprendront mieux que leurs parents et grands-parents pourquoi l'âme
juive porte en elle la blessure et l'amour d'une ville sans laquelle elle se
sentirait mutilée, et dont les clés sont protégées par notre mémoire.
© Elie Wiesel, 2001.
UN
CRIME CONTRE LES PALESTINIEN
Par Michel Gurfinkiel
Les accords d'Oslo ont-ils constitué une faute contre les intérêts nationaux
d'Israël ? Chaque jour qui passe donne, malheureusement, du crédit à
cette opinion. Mais ces accords pourraient bien avoir été également une faute
et même un crime contre le peuple palestinien. Et les deux choses pourraient
bien avoir été liées.
Je m'explique. Sur le papier, les accords d'Oslo semblaient porter sur trois
points : les Israéliens se retiraient des régions à peuplement palestinien de
Cisjordanie et de Gaza ; un pouvoir palestinien - législatif et exécutif - était
démocratiquement élu dans ces régions ; et Israël négociait avec ce
pouvoir un règlement définitif du conflit. On pouvait être d'accord ou pas
avec cette démarche. Mais elle n'était pas déraisonnable, et en tout cas,
elle était conforme à la moralité politique internationale telle qu'on la conçoit
aujourd'hui.
Le problème, c'est que, sur le terrain, les accords d'Oslo n'ont jamais eu
d'autre sens que de livrer les populations palestiniennes de Cis jordanie et de
Gaza à Yasser Arafat, et qu'Israël, d'emblée, a consenti à cette mascarade.
Entre juin 1994 et décembre 1995, avant même que le moindre processus électoral
se soit déroulé, Arafat, l'homme qui avait dirigé pendant vingt ans
l'organisation terroriste la plus dangereuse du monde et qui, pendant près de
dix ans, avait régné en desposte sur Beyrouth-Ouest et le sud du Liban,
s'installait en vainqueur, avec armes et bagages, avec ses spadassins et ses
mercenaires, ses feddayin et son mini-KGB, dans les zones palestiniennes évacuées
par Israël. L'arbitraire, la contrainte, la violence, la concentration de tous
les pouvoirs administratifs et économiques dans les mains du raïs et de ses
affidés, commençaient aussitôt. La presse palestinienne, qui avait joui
jusque là, sous le régime israélien, d'une entière liberté de ton, était
mise au pas : pour avoir omis de consacrer sa une à la visite d'Arafat à une
église de Bethléem, le rédacteur en chef de l'un des principaux journaux de Jérusalem-Est
était convoqué au QG de la police, à Jéricho, incarcéré et tenu au secret
pendant plusieurs jours. Tant et si bien que lorsque les élections se sont
finalement déroulées, dans les premiers jours de 1996, Arafat était candidat
quasi-unique à la présidence de l'Autorité palestinienne et a été élu
à la quasi-unanimité : pour que les formes soient sauves, et en guise
d'hommage, pour ainsi dire, du vice à la vertu, une brave dame s'était bien
portée candidate, elle aussi, mais sans autre programme que des protestations
lyriques de loyauté envers son prétendu rival.
Quand on interrogeait les dirigeants israéliens sur ces dérives, ceux-ci
répliquaient avec un cynisme assez surprenant chez des hommes se réclamant de
la gauche ou de l'extrême-gauche, qu'une démocratie véritable ne pouvait pas
plus fonctionner chez les Palestiniens que chez les autres peuples arabes, et
que de toutes façons, l'intérêt d'Israël était qu'Arafat, désormais, soit
tout-puissant parmi les siens, afin de juguler les intégristes du Hamas. Ce
type de raisonnement rappelle de bien tristes erreurs commises par d'autres
esprits bien intentionnés. S'imaginer qu'Arafat, une fois qu'il aurait établi
un pouvoir absolu sur les malheureux Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza,
allait s'orienter vers une paix de compromis avec Israël, c'était
refaire l'erreur de ceux qui avaient cru, naguère, que l'URSS, une fois confortée
dans son statut de très grande puissance, allait gentiment pratiquer la
coexistence pacifique, ou que le régime nazi, une fois les juifs, les tziganes,
les démocrates et les francs-maçons éliminés de la société allemande, une
fois la Rhénanie, la Sarre, l'Autriche et la Tchécoslovaquie avalées, allait
devenir le meilleur garant de l'ordre bourgeois et de la paix en Europe. Arafat
règne depuis six ans et demi par la grâce d'Oslo et d'Israël sur les trente
et une villes arabes de Palestine. Sur ces six années et demi, il n'a pas
sommeillé une seconde. Il a endoctriné et encadré deux millions et demi
d'hommes, de femmes et d'enfants en vue de ce qui reste son but intangible, la
destruction d'Israël et " la libération de toute la Palestine
arabe ". La crise actuelle n'est pas arrivée par hasard : elle est
l'aboutissement nécessaire, inévitable, en ligne droite, du marché de dupes
que l'on a conclu avec lui et du mépris que l'on a professé envers le peuple
palestinien.
Arafat aujourd'hui, fait procéder à des exécutions capitales, sous prétexte
de coopération avec Israël. Selon son entourage, l'Autorité palestinienne
aurait déjà instruit vingt mille, je dis bien vingt mille, dossiers
d'accusation allant dans le même sens. Ce n'est là ni de la justice, ni même
de la vengeance. C'est un programme délibéré en vue d'instituer une terreur
de masse. Le but poursuivi est double. D'une part, il semble qu'une partie de
l'opinion palestinienne renâcle devant la nouvelle guerre et qu'en particulier
de nombreux parents s'opposent à ce qu'on militarise leurs enfants et les fasse
tuer pour la propagande d'Arafat. D'autre part, les dirigeants palestiniens
cherchent à décourager chez les Arabes israéliens ceux qui refusent militer
activement contre l'Etat, certes imparfait, certes juif, mais tout de même démocratique,
dont ils sont les citoyens.
On a appris en Europe, après 1945, que la démocratie et l'Etat de droit étaient
les seules garanties réelles de la paix. Il serait temps que la leçon soit
entendue également au Moyen-Orient.
(c) Michel Gurfinkiel, 2001.
RÉFUGIÉS
JUIFS ET RÉFUGIÉS ARABES
par Michel Gurfinkiel
On ne peut que s'incliner devant la virtuosité de Yasser Arafat. Ayant
obstinément refusé, pendant près deux de deux ans, les conditions de paix
généreuses que lui proposait Ehud Barak, ayant obtenu, grâce à cette
obstination, des concessions encore plus étendues, il fait aujourd'hui mine de
fléchir, de s'adoucir, de céder, et il y a gros à parier qu'il finira par
signer un accord aux termes équivoques - une nouvelle Déclaration de
principes, dit-on déjà - vers le 15 ou le 20 janvier, quelques jours ou
quelques heures avant que Bill Clinton ne quitte la Maison Blanche, ou même
vers le 1er février, à la veille des élections israéliennes.
Son calcul est limpide. Cet accord, pense-t-il, ne sera jamais appliqué. Mais
la non-application de l'accord n'entraînera pas pour autant, l'annulation des
concessions qu'Israël y aura formulées : le juridique, en l'occurrence,
s'efface devant le psychologique et le médiatique. Une fois qu'un premier
ministre israélien, même démissionnaire, même désavoué par son opinion,
aura capitulé sur tel ou tel point, les futurs premiers ministres israéliens
ne pourront remettre ces capitulations en question sans apparaître comme des
extrémistes et des parjures. En d'autres termes, les Palestiniens auront tout
obtenu sans rien donner de leur côté. Du très beau travail diplomatique, en
vérité, digne de figurer dans les annales.
Le principe même d'une paix de compromis ou d'un repli n'est assurément pas,
en soi, à rejeter. Mais il en va en géopolitique comme au poker ou aux échecs
: certaines cartes ou certaines pièces sont décisives, et qui les perd, perd
le jeu. Ce n'est pas un hasard si la revendication palestinienne, aujourd'hui,
porte avant tout sur le Mont du Temple et le droit au retour des réfugiés de
1948. En arrachant le site du Temple, Arafat anéantit la légitimité profonde,
essentielle, du mouvement sioniste : le retour des juifs dans leur patrie
biblique. En arrachant la reconnaissance d'un droit au retour même partiel des
réfugiés, et donc d'une responsabilité d'Israël dans l'exode palestinien,
Arafat anéantit la légitimité d'Israël en droit international.
La question de Jérusalem a beaucoup été débattue sur cette radio. Examinons
de plus près, si vous le voulez bien, celle des réfugiés. Elle tient en
quatre idées-force.
La première, c'est que la responsabilité de la première guerre
israélo-arabe, en 1948, et des exodes qui en ont résulté incombe aux Etats
arabes, qui ont rejeté les solutions pacifiques présentées par l'Onu puis
procédé à l'invasion de la Palestine et à une agression contre Israël.
Deuxième idée-force : les exodes ont touché les juifs autant que les Arabes,
sinon plus. Là où les Arabes ont été vainqueurs sur le terrain en Palestine,
à Jérusalem-Est et dans le Goush-Etzion, tous les Juifs ont été chassés.
Dans le reste du Moyen-Orient, le conflit israélo-arabe a eu pour conséquence
l'exode de la quasi-totalité des juifs vivant dans les pays arabes ou
musulmans. Les deux tiers de ces réfugiés juifs se sont installés en Israël,
tandis que les autres gagnaient principalement la France, l'Italie, le Canada et
les Etats-Unis.
Au total, on dénombrait 650 000 réfugiés arabes de Palestine en 1947-1949. En
regard, on compte 900 000 réfugiés juifs du monde arabe et islamique, dont 600
000 se sont établis en Israël.
Troisième idée-force. L'Onu n'a pas accordé d'aide spéciale aux réfugiés
juifs du monde arabe. Ceux-ci ont été intégrés en Israël ou ailleurs avec
l'aide des gouvernements d'accueil. En revanche, une aide internationale a été
accordée dès 1948 aux réfugiés arabes de Palestine. Calculée sur des
critères occidentaux, elle se traduisait, pour les bénéficiaires, par des
éléments de niveau de vie supérieurs à ceux d'une partie de la population
des régions d'accueil, notamment en matière alimentaire, médicale et
scolaire. Cela ne pouvait manquer de susciter l'intérêt de nombreux
non-réfugiés, qui se sont donc inscrits auprès des services de l'Onu. En
septembre 1949, on dénombrait déjà 1 million de réfugiés palestiniens, soit
40 % de plus qu'en janvier de la même année. En 1950, il était question de
1,2 ou 1,3 million de réfugiés, soit une augmentation de 100 % par rapport au
chiffre initial. L'Onu a cessé, à cette époque, de procéder à des
recensements.
On compte actuellement 3 millions et demi de réfugiés palestiniens officiels,
toujours reconnus et assistés par l'Onu : la plupart d'entre eux ne sont que
les enfants ou les petits-enfants des 650 000 réfugiés de 1948 ou des quelque
600 000 non-réfugiés qui s'étaient joint à ces derniers. Un million et demi
des titulaires actuels du titre de réfugié palestinien sont citoyens
jordaniens. Un million 300 000 d'entre eux sont citoyens des Territoires
autonomes palestiniens. Selon tous les critères appliqués aux autres personnes
déplacées dans le monde, c'est évidemment un pur abus que de qualifier ces
deux millions huit cent mille personnes de réfugiés ou de personnes sans
patrie.
En outre l'on appliquait le calcul employé pour les réfugiés palestiniens en
faveur des réfugiés juifs du Moyen-Orient (réfugiés d'origine plus
descendants), il faudrait parler actuellement de 4 millions et demi de
réfugiés juifs, dont 3 millions vivent en Israël et 1 million et demi en
Occident.
Quatrième idée-force. De très nombreux exodes ont eu lieu entre 1948 et 2001.
L'exode palestinien est le seul qui a fait l'objet d'une aide internationale
aussi importante et aussi prolongée. Les réfugiés palestiniens sont les seuls
dont la condition ait été sacralisée et proclamée héréditaire de père en
fils. Et ce sont également les seuls à propos desquels on invoque,
cinquante-deux ou cinquante-trois après les événements, un droit au retour.
Ce droit n'est pas invoqué, en Europe, pour les 25 millions d'Allemands
descendants des réfugiés de 1945, ni, en Asie, pour les 75 millions de
descendants des réfugiés de l'Inde et du Pakistan de 1947, ni, en France, pour
les 3 millions de descendants des rapatriés chrétiens, juifs et musulmans
venus d'Afrique du Nord en 1962.
La conclusion s'impose d'elle-même. Loin de procéder à des concessions sur la
question des réfugiés, Israël doit au contraire faire de l'extinction totale
et immédiate de cette question le préalable à tout accord de paix. Le premier
ministre qui sera élu le 6 février aura-t-il le courage d'agir ainsi ? Nous le
saurons bientôt. Et ce sera un test fondamental.
(c) Michel Gurfinkiel, 2001.
La
tactique du "gros mensonge"
par Evelyn Gordon
L'un des développements les plus surprenants de ces dernières semaines a été
le soutien qu'ont exprimé nombre d'Américains et d'Européens ordinaires en
faveur du "droit au retour" en Israël des réfugiés palestiniens.
Cette idée a en effet été mise en avant dans de nombreuses lettres et
opinions publiées récemment par les médias et ce qui est remarquable, c'est
qu'elle accorde aux Palestiniens un "droit" dont n'a bénéficié
pratiquement aucun autre réfugié au cours de l'histoire. Chose que la plupart
de ceux qui se sont exprimés sur ce sujet ignorent.
Mais que tant de gens bien intentionnés puissent colporter sans réfléchir,
comme des perroquets, ce ragot selon lequel le rapatriement de réfugiés
constitue un "droit inaliénable", est une preuve supplémentaire de
l'efficacité de la tactique bien connue qui consiste à dire de "gros
mensonges", et selon laquelle l'on finira par croire n'importe quel
mensonge, aussi monstrueux soit-il, si on le répète suffisamment de fois.
Or, s'il est un mensonge réfutable, c'est bien celui qui consiste à alléguer
le "droit au retour" des réfugiés à leur contrée d'origine.
L'histoire du XXe siècle démontre à longueur d'années la fausseté de cette
affirmation. En voici quelques exemples :
Des millions de Musulmans ont fui l'Inde pour le Pakistan, à la suite des
émeutes sanglantes de 1947. Non seulement l'Inde les a dépouillés de leur
citoyenneté, mais, en l'inscrivant dans sa constitution, elle leur a interdit
de revenir à jamais. Personne n'a jamais suggéré que ces réfugiés avaient
"un droit au retour".
Après la Seconde Guerre mondiale, la Tchécoslovaquie a expulsé tous ses
citoyens allemands. Et pourtant, personne n'a suggéré que ces millions
d'Allemands des Sudètes avaient "un droit au retour". En 1997,
l'Allemagne a même signé un traité reconnaissant que ces expulsions avaient
un caractère irrévocable.
Lorsque les communistes ont pris le pouvoir au Vietnam, des millions de
"boat people" ont fui aux Etats-Unis et dans divers pays asiatiques.
Personne n'a jamais suggéré que ces gens avaient "un droit au
retour".
Dans les cinq années qui ont suivi sa création, en 1948, Israël a absorbé
près de 500 000 réfugiés juifs. Environ la moitié d'entre eux étaient des
rescapés de la Shoa et le reste venaient de pays arabes.
Un nombre équivalent est arrivé, tel un torrent, pendant les trois années qui
ont suivi. Il en a résulté que la population du nouvel Etat avait doublé en
1953 et triplé en 1956. Et pourtant, personne n'a suggéré que ces réfugiés
avaient "un droit au retour" dans leur pays d'origine.
En fait, aucune compensation financière n'a été garantie aux réfugiés. Ce
qui, selon les Palestiniens, constitue un autre "droit inaliénable".
Et il ne manque pas d'autres exemples du même type. Pourquoi, dans ce cas,
accorderait-on aux Palestiniens, de manière si péremptoire, un
"droit" que n'a eu pratiquement aucun autre précédent au cours de
l'histoire ?
La meilleure explication vient d'un élément qui s'avère être pratiquement
unique en ce qui concerne les Palestiniens : contrairement à ce qui
caractérise l'histoire de la plupart des réfugiés, les pays vers lesquels les
Palestiniens ont fui ont refusé de les absorber, préférant les laisser
croupir dans de sordides camps de réfugiés afin d'encourager l'éveil de
sentiments anti-israéliens.
Les Musulmans qui ont fui l'Inde sont devenus des citoyens pakistanais à part
entière. Les Allemands des Sudètes ont été totalement intégrés par
l'Allemagne. Les "boat people" vietnamiens sont aujourd'hui des
citoyens productifs aux Etats-Unis. Les réfugiés juifs venus du monde arabe
ont été entièrement intégrés en Israël.
Et pourtant, les Palestiniens et leurs hôtes arabes ont une responsabilité
directe dans leur fuite puisqu'ils avaient pris la décision de déclarer la
guerre à Israël plutôt que d'accepter le projet de partage des Nations unies
languissent toujours, 52 ans plus tard, dans des camps de réfugiés.
La Jordanie, elle, a accordé la citoyenneté à ses réfugiés palestiniens,
mais n'a fait aucun effort pour les faire sortir des camps. C'est pour cette
raison qu'il y avait toujours des camps de réfugiés en Judée-Samarie lorsque
Israël a conquis ces régions en 1967, alors que la Jordanie y avait régné
pendant 19 ans.
Et pourtant, les réfugiés qui ont fui dans des territoires contrôlés par la
Jordanie ont eu de la chance.
Ceux qui sont allés au Liban, par exemple, non seulement n'ont pas reçu la
citoyenneté de ce pays, mais ils ont été privés, de surcroît, des droits
civiques de base, tels que le droit de pratiquer certaines professions dont le
nombre est supérieur à 70.
Fait des plus ironiques, le seul pays qui ait essayé d'améliorer le sort de
ces réfugiés aura été Israël.
A Gaza, par exemple, quelque 36 000 réfugiés ont été transférés, avant
1973, dans des logements moins précaires, avant que les pressions
internationales et les menaces de l'OLP ne mettent un terme à ce projet.
L'élément le plus surprenant, en ce qui concerne ces personnes délaissées,
est cependant le rôle joué par les Palestiniens eux-mêmes.
La plupart des réfugiés ont été sous contrôle palestinien au sein de
l'autonomie, depuis ces cinq dernières années au moins. Et pourtant,
l'Autorité palestinienne n'a pas dépensé un seul centime sur les millions de
dollars qu'elle a reçus pour améliorer leurs conditions de vie. Apparemment,
celle-ci préfère également laisser souffrir son peuple à des fins de
propagande.
Il est impossible de ne pas s'apitoyer sur le sort des réfugiés qui, grâce à
l'indifférence et à l'inflexibilité de leurs frères arabes, vivent dans la
misère depuis ces 50 dernières années. Mais cela ne leur confère pas pour
autant un "droit au retour" qui n'a été accordé à aucun autre
réfugié au cours de l'histoire.
La seule solution équitable serait que le monde arabe et plus
particulièrement l'Etat palestinien à venir les intègre, tout comme
Israël a intégré des réfugiés juifs venus du monde entier depuis 1948.
© Jerusalem Post du 24 janvier, page 7